Kady

Kokor © Vents d'Ouest - 2001

Sur une planète inconnue, un Capitaine de bateau se bat pour la vie d’une jeune femme. Son adversaire ? Kassos, un jeune loup ambitieux qui serait prêt à tout pour sauver sa campagne publicitaire et étouffer tout remous susceptible de faire baisser ses ventes. Le positionnement du Capitaine le prend donc au dépourvu et quoi de plus simple, pour se débarrasser d’un gêneur, que de lui loger une balle en pleine tête ? Le problème, c’est qu’une fois mort, le Capitaine n’est plus en capacité de répondre à cette question importante : où est cachée la jeune fille ?

Le temps est compté puisque dans quelques heures, le paquebot va accoster. Si la jeune fille n’est pas retrouvée d’ici là, les recherches ne se cantonneront plus à l’espace d’un bateau… mais à celui de toute une ville !

J’ai retrouvé l’univers graphique de Kokor que j’avais tant apprécié dans Balade Balade. Le trait de Kokor se marie très bien à ces ambiances en noir et blanc, certaines planches sont très belles (voyez les visuels en bas d’article, tantôt ils regorgent de détails, tantôt ils sont plus intimistes)… Pourtant, passé ce plaisir visuel, Kady m’a plu mais sans plus.

La première déception vient d’une trame narrative assez proche de Balade Balade (rencontre rapide avec les personnages principaux, effervescence de la foule, action, dénouement)… Mais il y a trop… de tout !!! Trop de personnages principaux et secondaires, une guerre des gangs parfois loufoque, des rebondissements… Alors certes il y a de l’humour, une belle critique de la société de consommation et du capitalisme, des personnages fouillés et crédibles (on s’attache), du suspens… Mais ces atouts ne suffisent pas à compenser ce "bordel ambiant;". On se fait balloter en permanence, ça fourmille dans tous les sens, les stratégies des uns font voler en éclats les stratégies des autres et il y a surtout trop de personnages clés dans ce récit. 118 pages c’est trop, quelques développements supplémentaires pour aérer et nous permettre de nous poser dans la lecture auraient été les bienvenus.

Un bel objet pourtant mais cette fois-ci, la magie de Kokor n’a pas opéré. Un univers qui semblait appétissant à première vue… je suis passée à côté. Lecture saccadée et pauses nécessaires dans la lecture.

D’autres avis : la chroniques d’Hectorvadair, Percevoir.