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Saw

Publié le 24 octobre 2010 par Flow

 

Saw.(réalisé par James Wan)

Et le cochon sortit de sa boîte.

 

 

Le premier Sawest resté dans les mémoires comme une franche réussite. Mêlant thriller psychologique, gore et tueur en série diaboliquement génial, il a marqué son public à tel point qu'il a donné naissance à une saga qui ne va pas en s'améliorant. Revenons donc à l'origine du phénomène avec une problématique des plus simples: le succès était il mérité?


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Deux hommes se réveillent enchaînés dans une salle de bain glauque sans savoir comment ni pourquoi ils se sont retrouvés là. Au milieu de la pièce, un cadavre à la cervelle éclatée... Le décor est posé. Très vite, les règles du jeu sont établies: l'un doit tuer l'autre avant le diner s'il veut sauver sa femme et sa fille. Ambiance...

 

 

On va jouer à un jeu.

Première œuvre du réalisateur James Wan, le produit fini se présente comme un film à petit budget, bricolé avec inventivité. D'un pitch pas trop couillon, il parvient à tirer un thriller machiavélique implacable, prenant et glauque. Construit comme un puzzle, avec une direction artistique travaillée -l'éclairage, oscillant entre des teintes bleues et vertes donnent vraiment un arrière goût de crasse dans la bouche- on est réellement pris dans l'ambiance. On pense au (trop) moralisateur Se7ende David Fincher avec lequel il a souvent été comparé, pour les meurtres rituels crades et pour le tueur aux desseins implacables. Pour revenir au scénario, sans être original, il joue habilement avec les codes du genre: tueur invisible avec un accoutrement de fête foraine, jeux diaboliques chronométrés à la minute près pour exciter les ados en manque de frissons, retournement de situation inattendu (mais assez grotesque)... Tout y est. En gros, une modeste réussite.

 

Le sang des innocents.

Les personnages sont assez fouillés, chose assez rare dans ce genre de production. Les prisonniers ont droit à de nombreux flashbacks afin d'expliquer leur vie, donnant ainsi des indices pour comprendre le pourquoi de leur capture. Le flic qui poursuit le tueur a également droit à l'explication de son acharnement et le tueur au puzzle écope d'un soin particulier: ainsi, il se présente comme un moraliste, jugeant à distance ses contemporains afin de les rééduquer car ils ont oublié l'importance de la vie, trop empêtrés dans leurs petites névroses. Après tout, un mobile qui en vaut bien un autre. Le tout ne casse pas trois pattes à un canard mais ce soin prouve bien que le réalisateur ne cherche pas seulement à balancer le plus de tripes gratuitement à l'écran. C'est déjà çà.

 

Les tics à la base du carnage

Pourtant, ce Sawn'est pas le chef d’œuvre dont on se souvient (certainement la médiocrité des opus suivants qui nous ont fait oublier les défauts de l'aîné). Les maladresses sont nombreuses, ainsi que les tics de mise en scène qui tireront les suites vers le zéro absolu. La plus importante des erreurs, c'est les coupes dans le rythme. Ce qui aurait du être un huis clos éprouvant se révèle en fait bien plus ouvert qu'il n'aurait dû. Il y a tout d'abord, l'enquête policière qui vient parasiter la trame principale, permettant de présenter d'autres meurtres. Ensuite, la vie des participants jusqu'au moment de leur capture donne le même effet. Alors oui, je me contredis car je dis que travailler les personnages est une bonne chose mais je dénonce d'un autre côté les coupes que ces séquences occasionnent. Je pense que c'est la manière qui n'est pas bonne car cela prouve que la trame ne se suffit pas à elle même alors qu'elle aurait pu, qu'elle aurait dû. De plus, le film n'évite pas l'abus de grosses ficelles (plan sans accrocs, flics qui vont voir le tueur sans renforts, final). Ce qui est intéressant, c'est de noter que les tics horribles de la saga sont déjà en germes. Les réalisateurs successifs ayant pris ces derniers comme une marque de succès se les ont appropriés et les ont développés jusqu'à l'overdose. On a la réalisation clippesque et épileptique qui tente de provoquer la peur maladroitement, l'abus de flashbacks et le revirement final se voulant particulièrement roublard avec musique à l'appui...

 

 

Au final, si on s'ennuie de temps en temps, on pardonne tout à ce film bien troussé et prenant. Dommage qu'il n'est pas été unique! Légèrement surestimé, Sawest un succès public incontestable. Un million de budget pour cinquante cinq de recettes (aux USA uniquement)! Un record. A tel point que les suites se multiplient pour le meilleur et surtout pour le pire.

 

 

 

Les+ :

- Prenant.

- Glauque.

- Tueur réussi.

 

Les- :

- Rythme haché.

- Grosses ficelles.

 

 

 

Note:

2


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