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La part des choses

Publié le 25 octobre 2010 par Rendez-Vous Du Patrimoine
La part des choses
Antigone, quartier de Montpellier conçu par Ricardo Bofill
Ainsi Georges Frèche est mort.  La classe politique, un peu surprise par l'annonce, lui rend un hommage gêné, à proportion des dérapages dont il était coutumier.
J'ai ici même critiqué sa dernière initiative sur les statues des "grands hommes" et il est inutile de revenir sur  son populisme mal inspiré. En revanche, puisqu'on évoque ses qualités de bâtisseur, de "visionnaire" (F. Hollande), regardons-y de plus près. G. Frèche a été maire de Montpellier de 1977 à 2004.Dès son élection, il a lancé le projet d'Antigone, vaste structuration d'un espace de 20 hectares en coeur de ville, mitoyen de la vieille ville par la place de la Comédie, dite aussi place de l'Oeuf. L'oeuf a accouché, avec Ricardo Bofill, architecte catalan, d'une ville entièrement nouvelle en direction du Lez et de la mer. Ce sera ensuite le Millénaire, puis Corum avec un centre de congrès et un opéra. La médiathèque centrale et la piscine olympique suivront, puis le tramway, Odysseum (zone commerciale et ludique), la rénovation du musée Fabre...La ville qui, dans les années 60, comptait moins de 100 000 habitants en compte aujourd'hui 244 500 au coeur d'une agglomération de 400 000 habitants.La nouvelle mairie, conçue par Jean Nouvel, et que Georges Frèche ne verra pas, se construit au bord du Lez, nouveau symbole de l'expansion de Montpellier qui cherche son port.Donc construction et expansion.
Georges Frèche était professeur d'histoire du droit romain et n'a jamais manqué une occasion de se référer à l'histoire, ce qui n'était pas toujours approprié : avoir voulu imposer le nom de "Septimanie" à la Région Languedoc-Roussillon a fait flop.
Néanmoins, il avait visiblement hérité de cette antiquité le goût de la grandeur, des espaces urbains dégagés et monumentaux.
Ayant vécu à Montpellier au début des années 80, je me souviens d'avoir vu sortir de terre ce quartier nouveau "Antigone" avec son nom grec, comme Athéna sortant de la cuisse de Jupiter, toute armée. L'effet était saisissant de nouveauté et de puissance, surtout après avoir traversé les ruelles du coeur ancien, avec ses hôtels particuliers, ses cours secrètes et sa tradition. On sait bien qu'il faut aux villes, pour les transformer et les adapter aux besoins du siècle, des porteurs de projets animés d'une flamme, inspirés et décidés. Il  faut encore plus  d'inspiration et de volonté pour créer des villes neuves et agir pour le futur. En matière d'urbanisme, Georges Frèche a fait partie de cette petite confrérie.
On ne peut lui enlever cela.Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !

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