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J'ai découvert pour vous...

Par Aurélien Boillot
J'ai découvert pour vous...
Les fourmis météorologues de Chine
La nature est par définition insondable et pourvoyeuse de toutes les fantaisies. Si je n’ai jamais eu le gout d’apprivoiser une quelconque espèce, c’est par respect de son œuvre et de sa place importante dans le grand cirque évolutionniste de Dame Nature. Et Bonne-Espérance, votre homard de compagnie, allez-vous me dire, c’est de la nio-niotte professeur ? Je vous l’accorde. Encore que mon histoire avec Bonne-Espérance est différente, puisqu’en quelque sorte c’est un peu lui qui m’a domestiqué à travers nos multiples aventures.
Le respect n’empêche pas l’observation et j’ai accumulé quelques heures de vol en ce qui concerne l’observation du comportement animal. Je ne suis pas un ethologue de renom mais quelques uns de mes amis sont très connus. Parmi eux, un confrère chinois, Tsao Cheung Chin qui a en outre fait la pluie et le beau temps dans les années 60 sur le Parti chinois.
Oh, il ne distribuait pas de bon point ou n’était pas à l’origine de grandes directives. Non, il était tout simplement LE Monsieur météo en chef ! Poste à hautes turbulences, car pour le Parti il fallait évidemment toujours dire au peuple que tout était au beau fixe sur l’autre pays du levant.
Côté matériel, si les chinois ont souvent été à l’origine des techniques les plus avancées, en inspirant souvent les savants de la vieille Europe qui se sont ensuite appropriés les découvertes, dans son cas il ne possédait pas d’appareils de mesure perfectionnés. Pas de baromètre, d’hydromètre et autres trucs en « ètre ».
Son secret ? Le comportement des fourmis !
Quoi ? Mais professeur Boilot tu inventes n’importe quoi maintenant pour faire ton malin ?
Pas du tout. Figurez-vous que mon ami Tsao avait une passion sans limite pour les 6 pattes et une patience à toute épreuve. Son côté zen sans doute.
En observant leurs rythmes circadiens d’entrée et de sortie de la fourmilière, les regroupements, leurs périodes de migration ou les agitations irrégulières, il comprit que les fourmis étaient sensibles aux variations de la pression atmosphériques. Autant être franc, lorsque que l’on est une fourmi de 5 mm et de 0,3 g, mieux vaut se méfier à ne pas se faire inonder dans une grosse goutte d’eau ou se faire avaler tout cru par un tamanoir affamé qui cache l'entrée de la maison.
Surpris de cet empirisme singulier, le Parti envoya sur le terrain d'étude de Tsao toute une batterie de machines capable de traduire ces observations en véritable prévisions météorologiques. Pendant que quelques agités de laboratoire s’acharnaient à équiper les fourmis de mini appareils de mesure ou à les mettre sous cloche avec d'autres appareils de mesure de l’époque, Tsao pouvait continuer librement à étudier ces amis arthropodes.
Evidemment, il ne divulgua jamais son secret et on ne sait pas si il fit don de ces connaissances à ses héritiers ou à l'un de ses disciples. En tout cas, il n'a rien transmis au Parti et encore moins à des machines.
Transportons-nous un instant à notre époque pour imaginer quels impacts auraient de telles prévisions et surtout la batterie de proverbe que l’on aurait pu faire, dans nos sociétés occidentales, si ces observations s’étaient avérées vraies :
- « Fourmis matinales, journée estivale »
- « Fourmis qui s'agitent à la Sainte-Anne, l'orage descend de la montagne »
- « Fourmis sans cigales, été sans égal»
- « Fourmis rentrées à 17 heures, pluie à 20 heures »
- « Fourmis par deux, soleil radieux »
- « Fourmis à la Sainte-Thérèse, hiver de balèze »
- « Fourmis pas heureuse, tempête sur la Meuse »
- « Fourmis en orgie, tonerre sur Paris »
- « Pluie en abondance, fourmis en dormance »
- « Fourmis qui mord, plus rien à faire dehors »
- « Fourmis en novembre, fourmis en décembre »
- « Fourmis à la Sainte-Justine, soleil en sourdine »
- Etc...
Plus sérieusement, on trouve ça et là des scientifiques qui ont démontré que plus vite courent les fourmis, plus haut monte le mercure. Elles réagiraient aussi comme des baromètres naturels en se déplaçant plus vite par temps chaud et pression élevée que par temps froid et basse pression.
Il est vrai qu’on imagine aisément le comportement du à la chaleur de ces petites bêtes qui sont sans doute plus rapide quand l’énergie du soleil leur fournie un peu d’énergie.
Et pas besoin d'être un scientifique pour affirmer de telle chose. Mon grand-père disait toujours que lorsque les fourmis volantes volent bas, l'orage se préparait ! Soit il avait connu la famille de Tsao soit il avait lui aussi bien observé les 6 pattes.
Toutes ces passionnantes questions nous amène tout naturellement à nous demander ce qu'elles font l’hiver quand on ne les voit plus ? Et puis ça vie combien de temps une fourmi ? Etc, etc. Ces insectes sont en réalité une source inépuissable d'inspiration. Des livres, des films, une voiture, des bijoux, dans les pieds et les jambes, des répulsifs, des millers d'études...
Et toutes ces interrogations qu'il y a à se poser trouvent des bouts de réponse dans la multitude de livres spécialisés (ne soyez pas feignant, rendez-vous dans une bibliothèque ou médiathèque près de chez vous et laissez tomber votre ordinateur et le web quelques instants).
Alors, la prochaine fois que vous croisez (vous ou votre petit neveu qui shoote dans tout ce qu’il a à porter de pied) une colonie de fourmis, au lieu de les écraser ou de les maudire, observer les un instant, peut être serez vous capable d’y lire le temps du lendemain ou bien d’autres choses…
Matricule fourmi n°CPIHF849059CKJ6 de type A

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