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XXY. Sur l'adolescence

Par Luc24

Coup de coeur à la dernière Semaine de la Critique à Cannes, XXY débarque dans les salles avec son sujet sulfureux et inédit : la vie d'une jeune adolescente hermaphrodite. Thème sensible dont on peut attendre le meilleur comme le pire. Résultat ?

La critique  

Un sujet inédit et beaucoup de pudeur

pour un film sur l'adolescence pas comme les autres

Alex (Inés Efron) est une adolesecente de 15 ans qui entame une période particulièrement difficile. C'est bien connu : quand on est ado on se met à crier sur ses parents, on s'engueule avec ses camarades au lyçée et on se sent incompris. Sauf que Alex a en plus des autres personnes de son âge un problème de taille : elle est hermaphrodite. Alors que sa mère fait venir un spécialiste, sa femme et son fils Alvaro (Martin Piroyansky) pour essayer de parler à Alex, cette dernière est amenée à réfléchir sur son identité sexuelle. Se sent-elle plus fille que garçon ? Est-elle prête pour une opération ? Alors que ses parents se déchirent sur ce sujet, l'adolescente hors norme va sympathiser avec Alvaro. Ils vont même entamer une sorte de liaison qui les révèlera à eux-mêmes.

Sur la plage abandonnée...

Lucia Puenzo, réalisatrice du film, a rencontré diverses personnes dans la même situation que le personnage d'Alex et a pu ainsi faire de XXY une oeuvre sensible et pleine de respect vis à vis de son sujet. Ceux qui s'atendent à un film choc et trash sur les personnes disposant de deux sexes n'auront pas leur compte : voilà une oeuvre qui refuse toute facilité et sensationnalisme. Jamais on ne verra le fameux double sexe d'Alex bien que souvent on s'apprête à le découvrir. Est-ce une démarche de la réalisatrice visant à nous renvoyer à notre propre regard critique ? Sûrement. Car avec son anatomie spécifique, la jeune Alex est traitée malheureusement trop souvent comme une véritable bête de foire et non comme un être humain. Une chose que l'on observe, critique, qui nous fascine. Les séquences se succèdent, toujours dans une remarquable pudeur. L'actrice Ines Efron parvient totalement à mettre toute sa sensibilité et sa fragilité au service d'un personnage diablement fort.

Bien plus qu'un long métrage sur les hermaphrodites, XXY est un portrait intelligent et audacieux de l'adolescence. Une période où l'on est parfois poussé à faire des choix que l'on n'a pas envie de faire, où il faut petit à petit penser à prendre des responsabilités, où l'on découvre l'amour et se laisse aller à ses pulsions sexuelles. Le film nous offre une scène de sexe aussi inattendue que sublime où Alex et Alvaro commencent à prendre conscience, à se révéler leurs désirs. Et si Alvaro en couchant avec elle trouvait là le compromis idéal pour échapper à une homosexualité très refoulée ? Ne nous voilons pas la face : sous ses airs tendres, XXY est un film sans concession, qui affronte frontalement tous les problèmes. Il n'y aura peut être pas de happy end mais chaque personnage aura l'occasion de grandir et évoluer, pour être en accord avec lui-même et non les autres. Un petit film d'une belle simplicité qui évite tous les clichés : bravo !


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