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Un mouchoir?

Publié le 27 octobre 2010 par Reenco

 

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En général, lorsque je me réveille le matin, la première image qui me vient est un souvenir qui a marqué la veille, soit parce que ça m'a rendue joyeuse, soit parce que la suite doit se dérouler lors de cette nouvelle journée.

Dans tous les cas, cette première image est un moment fort qui visiblement, ne veut pas me quitter immédiatement.

Ce matin, la première image qui s'est présentée à moi, c'est Gilles Lellouche en larmes. Pendant que je faisais mon lit, j'ai vu Benoit Magimel faire une valise. Puis en versant mes céréales dans mon bol, François Cluzet agitait un tuyeau d'arrosage jaune. 

J'ai envoyé un sms au bonhomme, déjà au travail, pour lui raconter ces images. Il m'a répondu que les mêmes le suivaient depuis le réveil.

Aucun de nous n'était capable de sortir du film de la veille au cinéma, "Les petits mouchoirs". Et à l'heure où j'écris ces mots, rien n'a changé.

Il y a quelques jours, lors d'une discussion avec mes collègues, j'ai déclaré ne pas avoir eu le coeur retourné au cinéma depuis "Il y a longtemps que je t'aime " et "Le premier jour du reste de ta vie", et surtout, qu'il allait en falloir pour que ça arrive à nouveau.

J'ai parlé trop vite.

Hier, j'ai pris une claque phénoménale devant le dernier Guillaume Canet.

Je comprends pas ... Je comprends pas que ce soit possible d'avoir un talent pareil pour faire des films.

Un mardi soir, la salle pleine à craquer, pas un siège libre.

Le film commence et les cinq premières minutes annoncent deux heures de fascination.

Cette fois, Guillaume Canet a joué avec les temps morts, les plans enrobés d'une bande originale sublime sur fond de brouhaha plus que réaliste, et des dialogues qui nous ressemblent, à nous, gens de tous les jours, mais qui font mouche.

Le film m'a rappelé un spectacle de Roland Magdane qui m'avait stupéfaite, parce que je vais de découvrir qu'on pouvait passer du rire aux larmes en quelques secondes, autant de fois qu'on le voulait (où que l'avait prévu l'auteur).

Les comédiens (et voilà la brochette : Cluzet, Magimel, Arbillot, Cotillard, Lellouche, Laffite, Marivin, Bonneton, Dujardin ...) campent des personnages dans lesquels on a pas l'habitude de les voir, et la découverte est géniale.

Je ne me défais pas du souvenir de cette salle hilare, de mon bonhomme tapant ses mains sur ses genoux en exultant un rire que je lui connais rarement dans une salle obscure, des larmes que j'ai essayé de retenir, en vain.

Je ne voulais pas aller le voir, au départ. D'abord parce qu'ayant fait le choix (mais pas encore le deuil) de ne plus bosser dans le cinéma, j'avais peur que ça me fasse mal, que je me sente frustrée de retourner voir un film français. Puis parce que la bande annonce ne me donnait pas envie, je la trouvais trop longue, elle disait trop de choses, j'avais l'impression qu'il ne resterait plus rien dans le film.

Pour la première raison, ça n'a pas loupé. Ca m'a filé un coup de cafard terrible. Tous ces financiers au générique, ces Pierre Gamet, Christophe Offenstein et autre Alain Attal qu'on connait par coeur dans le milieu et avec qui on rêve de bosser (et que finalement on ne le fera jamais), ça m'a fait mal au bide.

Pour la deuxième, je m'étais totalement plantée.

La bande annonce ne montrait pas un millième de cette oeuvre. Chaque seconde, chaque image est un pas de plus vers une histoire qui pourrait être celle de chacun de nous. Et chacune compte autant que la précédente, pour bouleverser le spectateur.

Ce matin, mon bonhomme m'a dit "c'est la première fois que je m'identifie à des personnages, ça fait bizarre".

Oui, finalement, ce film est l'histoire de plusieurs êtres vivants, avec tout ce qu'ils ont d'humain. La réalisation, les dialogues, le jeu des acteurs font qu'on est dans l'écran avec eux, on est eux, ils sont nous, on ne sait plus, mais on y est tellement bien que douze heures plus tard, on y est encore.

Je me demande bien qui, de la nouvelle génération, détrônera ce Guillaume Canet qui est capable de nous emmener à ce point-là dans son cinéma.


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