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L’éroto-pop d’Arnaud Fleurent-Didier fleure puissamment le prix du mètre carré germanopratin. Souvent ce genre de garçons au visage émacié aime à claironner sa culture et son éducation intello de gauche à coups de name dropping savamment crypto-philo. Fleurent-Didier a fait de ce cliché le concept de son album « La reproduction » : l’héritage d’un « dégoût, disons, désintérêt de la religion », pas de politique à suivre, si ce n’est sur le sujet du revers à deux mains est le point de départ d’une réflexion sur la transmission, aussi bien des meubles que des blessures. La différence entre un cliché pauvre et un beau cliché, c’est le talent. Fleurent-Didier écrit de beaux textes, mais surtout il les met magnifiquement en musique. Il est en cela le plus anglo-saxon des jeunes auteurs de la chanson française. Les arrangements en dentelle, à base de cordes jamais voyantes, d’un piano orgueilleux font de ces chansons des perles, à l’instar de Gainsbourg qui savait magnifier des pièces somme toute modestes. Le talent de Fleurent-Didier prend toute son ampleur en concert : accompagné de sa claviériste-bassiste-choriste Dorothée De Koon, il ré-orchestre ses titres jusqu’à les renouveler en profondeur et leur donner un parfum inédit et tellement revigorant. Un artiste, quoi.
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