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97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateur

Publié le 30 octobre 2010 par Melaniepiqpiq
Encore un post hume, déterré en cherchant les mauvaises herbes sur mon ordi...
Me voilà rentrée et je n'ai même pas fini de raconter les différents aspects de mon deuxième séjour à la ferme alors que mes ongles ont déjà repris apparence... citadine et que les températures sont déjà presques négatives.
Il serait temps de réorganiser les notes brouillonnes prises chez Giovanni avant qu'elles ne moisissent comme les piments que j'ai rapportés (del giardino, per favore). Sinon, tout le monde va rester sur l'idée sordide que j'ai passé mon temps à ramasser des limaces et éplucher des fleurs d'oignon. Alors que la ferme de Giovanni, c'est bien plus que ça.
Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est le côté « vie de famille ». Giovanni avait en charge la moitié de la semaine son petit garçon de 3 ans et demi, Virgilio (là aussi, grosse surprise: Giovanni ayant écrit sur son annonce «je vis avec mon fils », je m'attendais à voir débarquer un grand gaillard au moins ado). Je ne suis pas du genre à gagater devant un gosse (je suis plutôt singes), mais celui-ci... J'ai tout de suite craqué sur sa bouille abîmée.
97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateurJe vous présente mon pote Frankenstein Junior (pour votre santé, attention aux rebords de cageot) (et il remet ça deux semaines plus tard avec un trottoir...) en convalescence. Deux jours avant, il ne pouvait même pas ouvrir l'œil... (c'est là que j'ai fait sa connaissance)
Lui, par contre, n'a pas succombé immédiatement à mon charme. Un vrai petit sauvageon, presque pire que moi petite. Il aura fallu 2 jours pour qu'il daigne me saluer (sous la torture), 3 pour qu'il réponde à mes questions (par monosyllabes, plus exactement: « no ») et 4 pour qu'on devienne grands copains. Je lui ai appris les cris d'animaux, lui m'a enseigné les noms des doigts de la main. C'est ballot, c'était le jour de mon départ. J'ai même eu droit à un bisou avant de monter dans le car(bon OK, il y avait de la menace paternelle là-dessous...)
C'est mignon ces petites choses là, mais faut s'en occuper... Heureusement que lo zio (Tonton) habite dans la maison d'à côté et que nonna (mamie) et nonno (qui a généreusement fait don de certains de ses organes à la... gastronomie, cf post 81), qui habitent à Sienne, viennent donner un coup de main plusieurs fois dans la semaine. Eux aussi je les aurais bien ramenés à la maison. Oui je sais, les animaux, les enfants, les petits vieux... il ne m'en faut plus beaucoup pour me faire craquer.
97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateurun des 3 (pa)chats de la maison, avec la nonna en arrière-plan
Mais papi qui fait du jardinage en short(!) avec mamie qui l'engueule à côté pour un oui pour un non (tiens ça me rappelle quelqu'un...), bah c'est quand même... trognon. Cette dernière m'a gentiment écrit la recette de sa parmigiana à la béchamel sans lait ni beurre (c'est JB qui serait content) (mais il déchanterait vite en apprenant qu'entre chaque couche il y a du vilain PARMESAN!!) (je veux bien ne pas en mettre pour lui mais faudra rebaptiser le plat).
Elle s'adapte donc comme elle peut à la philosophie alimentaire de son fiston... eh oui, je ne vous ai pas encore raconté mon expérience macrobiotique. Pour l'aspect théorique, il va falloir demander à quelqu'un d'autre. Je sais seulement que c'est une philosophie de vie d'origine japonaise qui vise à préserver la santé et l'environnement. Dans l'application alimentaire, il s'agit d'éviter les aliments trop yin (sucre) et trop yang (viande, gras). Bref, les adeptes de ce régime n'aiment pas les extrêmes, le tout est une question d'équilibre.
Concrètement, voilà ce que ça donne, du moins chez Giovanni (qui n'est pas un intégriste). Pendant les 5 jours que j'ai passés chez lui, j'ai suivi un régime quasiment végétalien, et me suis régalée.
J'ai découvert de nouvelles sortes de céréales, ces dernières représentant la base de l'alimentation macrobiotique (ainsi que les féculents en général): j'ai mangé des pâtes d'épeautre aux légumes, de la minestrone au millet, des haricots rouges au romarin, du potiron au four (tout simplement avec de l'oignon, de l'huile d'olive et un peu de piment: un délice)... le tout en mâchant bien.
Comme le sucre blanc est proscrit et celui de canne pas conseillé (sans parler du beurre et des produits laitiers en général), je tartinais sur mes biscottes d'épeautre, en dessous de la «confiture » de figues du jardin (sans sucre), des sucres alternatifs: du sirop de riz, de malt... (bref, des sucres complexes que l'on trouve dans l'amidon des céréales).
On a mangé de la viande une fois avec les grands-parents: pas très macrobiotique, mais pas non plus complètement déconseillé.
J'ai été étonnée d'apprendre que la philosophie alimentaire macrobiotique prescrit de boire peu... d'alcool bien sûr (ce qui n'empêchait pas Giovanni de boire un verre ou 2 par jour du vin rouge produit par son voisin), mais aussi d'eau.
Je me suis passée sans problèmes de produits laitiers, mais par contre je n'ai pas voulu renoncer à mon café du matin (pourtant si yang...): le breuvage de Giovanni à base d'orge et d'anis, c'est bon pour moi en guise de tisane devant le film du soir...
Ce dernier est capable de faire quelques entorses: il nous a emmenés (Virgilio et moi... les gosses, quoi) manger une glace (bio, cela va sans dire) à Sienne à la fin de mon séjour. Bref, je ne suis pas tombée sur un fou furieux intégriste (n'est-ce pas JB?).
Bon, ce n'est pas tout, mais les courges, elles ne sautent pas toutes seules dans le four. J'ai participé activement à leur récolte. Il y avait de quoi ramasser:
97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateur
non, je veux pas regarder la dame!!
Bénie soit la courgeomobile sans laquelle la durée de la tâche aurait été multipliée par 10.
97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateurtous les 3 dans la carriole

97. Nouvelles campagnardes réchauffées sur le radiateurgros plan sur la récolte
J'ai appris à reconnaître une courge mûre d'une courge pas mûre. Ce n'est pas évident car ça les critères sont différents selon la variété: les jaunes doivent être d'une couleur homogène, et les vert-grises doivent commencer à avoir des pustules sur l'attache (veuillez excuser une fois de plus mes approximations en matière de vocabulaire botanique).
Je tâcherai de m'en souvenir en allant faire mon marché à Bonn... où l'hiver pointe le bout de son nez froid et marque le début de la phase d'hibernation de mon blog.
Je vous salue bien bas et vous dis au prochain voyage.

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