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L'année du jardinier - Karel CAPEK

Par Wakinasimba

annee_jardinier

10/18, 1999, 160 pages


Une fleur, ce n'est pas simplement une chose que l'on offre : c'est un "truc" qui hiverne, se bêche, se fume, s'arrose… Le véritable jardinage ne comporte aucune activité méditative. Capek, son dernier grand théoricien, savait bien, lui, de quoi il retournait : le vrai jardinier n'est pas celui qui cultive les fleurs, mais celui qui travaille la terre. Les rosiers sont faits pour les dilettantes. Lui n'a d'yeux que pour ce que le profane ne voit pas ; ses secrets sont enfouis dans la composition de son incroyable humus dont il connaît, seul, la formule chimique.

Capek sait d'ailleurs reconnaître l'authentique jardinier entre mille, à sa curieuse physionomie. Ordinairement terminé, vers le haut, par son derrière, sa tête, elle, pend quelque part entre les genoux. Et hormis le soir, au moment de l'arrosage, il mesure rarement plus d'un mètre de hauteur.

Mon avis :

Je n'ai qu'un tout petit jardin - et c'est mon mari qui s'occupe du potager -, et pourtant je me suis reconnu dans ce jardinier au fil des mois.

Même si, de nos jours, nous consultons et commandons moins sur catalogues, mais fréquentons les terribles magasins de plantes pleins de tentations, d'où nous revenons les bras chargés de nouvelles pousses pour nous demander où les planter maintenant.

Un de mes passages préféré, la prière du jardinier :

""Mon Dieu, faites qu'il pleuve tous les jours, à peu près de minuit à trois heures du matin, mais que ce soit une pluie lente et tiède, afin que la terre puisse bien s'imbiber ; qu'il ne pleuve pas sur la lavande et toutes les autres plantes qui Vous sont connues, dans Votre infinie bonté, comme des plantes amies de la sécheresse ; si Vous voulez, je vous en écrirai la liste sur un bout de papier ; et que le soleil brille toute la journée, mais pas partout (par exemple pas sur les rhododendrons), et qu'il ne soit pas trop ardent ; qu'il y ait beaucoup de rosée et peu de vent, une quantité raisonnable de vers de terre, pas de pucerons ni de limaces, pas de moisissures, et que, une fois par semaine, il pleuve du purin étendu d'eau et de la fiente de pigeon. Amen" Car, sachez-le, il en était ainsi au paradis terrestre ; sinon, ça n'aurait pas si bien poussé là-bas, voyons." (p.79)


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