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Le 29 octobre 1929, la bourse de Montréal n’y échappe pas

Publié le 29 octobre 2010 par Fabien Major @fabienmajor

Le 29 octobre 1929, la bourse de Montréal n’y échappe pas1929 - Le mardi noir - Krach boursier – Effondrement des cours à la Bourse de New York

Le 29 octobre (Mardi noir ou Black Tuesday),  le volume échangé atteint 16,4 millions de titres. Les téléimprimeurs ont jusqu’à deux heures et demie de retard sur les cours. L’indice Dow Jones perd encore 12 % (230,07) et les gains d’une année de hausse disparaissent. John Kenneth Galbraith écrit qu’il s’agit du « jour le plus dévastateur dans l’histoire de la Bourse de New York, et peut-être aussi dans toute l’histoire des Bourses. » Winston Churchill, qui se trouve alors à New York, affirme être le témoin du suicide d’un spéculateur qui se serait jeté par la fenêtre. L’événement n’a jamais été confirmé et il est à l’origine des légendes sur les nombreux spéculateurs qui se seraient ainsi défenestrés.

Selon le site Bilan du siècle, affilié à l’université de Sherbrooke, le Québec a vécu aussi une journée d’épouvante.

1929 – Effondrement de la Bourse de Montréal. Dans le sillage de la chute de la Bourse de New York, la Bourse de Montréal connaît une journée difficile. Un nombre record de 382 521 actions est négocié, certains titres perdant jusqu’à 40 points. Cette chute spectaculaire met fin à une période de spéculation sans précédent que Joseph Bouchard, un témoin de l’époque, décrit ainsi: «…Dans les tramways, dans les salons, dans la rue, les gens formaient des groupes et ne parlaient que des parts. «As-tu acheté des parts?» Même les gens ordinaires, les travailleurs en achetaient. Tout le monde était riche, était censé être riche. Même ceux qui n’avaient pas d’argent achetaient des parts «sur marge»; c’était à crédit ni plus ni moins. Ils payaient plus tard quand ils faisaient des profits. Quand «ça» (la crise) a déclenché, c’était comme une bombe à retardement parce que les dettes s’accumulaient. «Ça» a fini comme un crac (krach): le soir le monde était heureux et le lendemain plus rien. Ceux qui avaient acheté des parts à crédit devaient payer.»

En 1940, la Commission Rowell-Sirois analysera de la façon suivante la phase initiale de la crise au Canada : «Plusieurs circonstances particulières ont aggravé l’état de vulnérabilité générale du Canada au début de la crise économique. Les marchés de nos deux principales denrées d’exportation, le blé et le papier à journal, étaient particulièrement inactifs (…) Attendu que le Canada fournissait 40 % des exportations mondiales de blé et 65 % des exportations de papier à journal, il devait s’attendre à subir à plein le contrecoup des événements défavorables (…) La diminution des recettes d’exportation frappa donc, en premier lieu, les producteurs de denrées d’exportation et les métiers du bâtiment et du génie. De là, le mal se répandit dans toute l’économie.» Les répercussions sociales de la crise sont telles que les gouvernements tenteront de les atténuer en adoptant des mesures comme le financement de travaux publics, les secours directs et une aide accrue à la colonisation. Malgré ces différentes interventions des deux paliers de gouvernement, le chômage et la pauvreté atteindront des sommets. Au cours de la décennie, l’économie québécoise connaîtra quelques périodes plus profitables. Mais ce n’est qu’avec le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939, que prendra définitivement fin la crise économique des années 30.


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