Ma petite entreprise ne connaît pas la crise ?

Le 29 septembre, Frédéric Mitterrand a présenté à la presse le budget 2011 du ministère de la Culture et de la Communication.

Une petite mise en bouche :

« Alors que la plupart des pays européens ont choisi de tailler, parfois massivement, dans les budgets de la culture, la France a fait un choix différent. Le gouvernement a décidé de préserver et de sanctuariser les crédits de ce ministère (…) Comme l’a dit le président de la République (…) en mai dernier, l’offre culturelle est un élément déterminant de notre attractivité et de notre développement économique. »

Crédits photo : LIONEL BONAVENTURE/AFP

En effet la culture n’a globalement pas à se plaindre puisqu’elle bénéficie d’une hausse de 2,1% (154 millions d’euros de plus qu’en 2010).

On trouve le détail de la répartition sur le site du Ministère :
- les crédits de la mission Culture (Patrimoines, Création, Transmission des savoirs et démocratisation de la culture) :  +1,1 % ;
- les crédits de la mission Recherche culturelle: – 0,8 % ;
- les crédits de la mission Médias, livre et industries culturelles : +2,8 %

Les grands gagnants

1. Le secteur audiovisuel public. + 3,4 % en faveur de l’INA, d’Arte, d’AEF, de Radio France et de France Télévisions.
2. La transmission des savoirs. + 3% pour les axes prioritaires tels que le plan lecture, l’éducation artistique et culturelle, le plan rural, ou les actions en faveur des publics.
3. Le patrimoine, en particulier celui des régions : + 1,6%, avec le lancement du plan musée.
4. La promotion de la culture numérique. 131 M€ seront consacrés au passage au tout numérique.
5. Le soutien aux industries culturelles : 750 M€ pour le soutien au cinéma, à l’audiovisuel et au multimédia, 125 M€ pour la numérisation des salles de cinéma et 12 M€ pour HADOPI.

Les secteurs préservés mais tout de même inquiets

1. La poursuite des grands projets culturels et architecturaux concerne le centre des archives de Pierrefitte, la Maison de l’histoire de France, le musée des Civilisations d’Europe et de la Méditerranée (MUCEM) à Marseille, la rénovation du musée Picasso et du quadrilatère Richelieu, l’aménagement du Palais de Tokyo.
2. Le soutien à la presse: + 0,7% faut suite aux États généraux de la presse lancés en 2009.
3. Le spectacle vivant. Le spectacle vivant bénéficiera de 663 M€ soit une enveloppe maintenue par rapport à 2010.

Le spectacle vivant en région voit son enveloppe « préservée » avec 276 millions d’euros. François Le Pillouër, président du Syndeac, le plus puissant syndicat des patrons du spectacle vivant (centres dramatiques nationaux, scènes nationales…), se dit pourtant « très inquiet ». Ce dernier, également directeur du Théâtre national de Bretagne, à Rennes, déplore que « la dotation n’(augmente) pas du fait de l’inflation et des projets nouveaux, comme la Philharmonie ou la carte Musique Jeune qui va coûter 25 millions d’euros. ».

Une annonce donc encourageante, faite en grande pompe par le Ministre de la Culture, mais qui semble malgré tout cacher une part des réalités derrière ces nombreux chiffres.

Un regard plus perçant dans l’article de Jean-Christophe Castelain : Stabilité et Opacité du budget de la culture sur Artclair.