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LVMH surgit, Hermès panique

Publié le 06 novembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC
LVMH surgit, Hermès paniqueLa guerre sans merci à laquelle se livraient les deux géants du luxe LVMH et Hermès s'est intensifier depuis que le groupe de Bernard Arnault a annoncé le 23 octobre dernier avoir grignoté 14,22% du capital de son concurrent. Surpris, Hermès a convaincu l'AMF d'enquêter sur cette soudaine prise de participation. Petite plongée dans les coulisses d'une affaire pas comme les autres. Une mauvaise surprise pour Hermès

C'est un véritable séisme qui a frappé le Faubourg saint Honoré le 23 octobre dernier. Au siège d'Hermès, on vient d'apprendre la nouvelle : LVMH, l'ennemi juré, détient 14,22 % des parts de la société. La panique s'amplifia encore quand trois jours plus tard Bernard Arnault annonçait que cette part était passée de 14,22 % à 17,6 %. Cette prise de participation fut si soudaine et improbable qu'elle a laissé le monde du luxe sur place. Hermès, furieux de voir son concurrent direct sonné au bas de sa porte n'est pas décidé à se laisser faire. En plus d'ordonner à Bernard Arnault de se retirer de son capital, la société de luxe a convaincu l'AMF d'enquêter sur les circonstances de l'évènement. Mais selon les premières analyses, l'entrée de LVMH dans le capital d'Hermès semble tout à fait régulière.
Une prise de participation parfaitement rodée


Il existe pourtant une loi sur le franchissement de seuil qui oblige toute personne morale ou physique dont les parts dans une société franchissent le cap des 5, 10 ou 20% à informer la société concernée ainsi que les autorités financières. Seulement, " La réglementation est mal faite car vous pouvez contourner les seuils ", dixit le président de l'AMF. C'est ce qu'à su parfaitement faire LVMH en ayant recours à des Equity Swaps, des produits dérivés qui ne sont pas pris en compte dans le calcul des franchissements de seuils. Ces contrats d'Equity Swaps signés en 2008 ont permis au géant du luxe de bénéficier d'options d'achats sur 12 801 46 actions Hermès. Des options, qui pour la plupart, ont donc été levé entre le 21 et 24 octobre.

Quelle est la stratégie de LVMH ?

Si l'AMF venait à valider cette prise de participations, on peut légitimement se demander ce qu'en fera LVMH. Deux hypothèses sont possibles. La première, soutenue par Bernard Arnault, serait de profité de la bonne santé du cours d'Hermès pour réaliser des plus-values. Une hypothèse tout à fait plausible tant le cours d'Hermès monte en puissance. "Si vous regardez les performances depuis notre entrée en Bourse en 1993 [...] l'action LVMH a été multipliée par six, celle d'Hermès par 35", souligne l'actuel gérant d'Hermès Patrick Thomas. La seconde hypothèse consiste à voir LVMH s'immiscer dans la gestion d'Hermès, avec le risque à plus long terme d'une OPA hostile. Une stratégie peu probable toutefois, d'une part car elle est clairement réfutée par LVMH, d'autre part car la rivalité entre les deux groupes de luxe est si importante qu'une acquisition serait à coup sûr un échec. Mais qui sait, Bernard Arnault a peut-être plus d'un tour dans son sac...


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