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Larmistice

Par Ibars
Philippe Ibars Jardins de la Fontaine DSC_5943.jpg

L'armistice n'est pas la paix.

Combien de morts entre deux commémorations annuelles de l'armistice de 1918 depuis 1918 ?

C'est cela qu'il faudrait compter chaque année, les morts pour faits de guerre, par exemple, depuis le 11 novembre 2009 ?

Et aujourd'hui, simplement, 11 novembre 2010, combien de morts aujourd'hui, combien ?

Combien d'êtres humains vont tomber sous les balles, les coups de machette, les bombes, tout ce qui troue, transperce, taille, arrache, fouille la chair pour en ôter la vie ?

Combien vont mourir aujourd'hui pour la seule raison après tout qu'ils sont vivants ?

Combien vont naître aujourd'hui pour au final ne devenir que futures victimes ? C'est que ça consomme énormément, la connerie humaine, il faut fournir ! Rappelez-vous ces stupides gradés qui d'un seul trait de plume envoyaient à la mort des bataillons entiers pour satisfaire leur égo. Près de soixante mille morts en une seule journée lors de la bataille de la Somme... somme éternel pour des milliers d'enfants de la terre, gâchis, boucherie, connerie, connerie... Oui, ça consomme pas mal en Tonne Equivalent Cadavre, la connerie humaine. Et qui l'arrêtera ?

Ma colère revient chaque année. Il faut se souvenir, oui, mais trêve des larmes pour ceux que tue la connerie des hommes ! Larmistice ! Il faut que revienne la colère, l'indignation, la révolte. Plus que les pleurs, la compassion, c'est la colère qui doit aujourd'hui s'exprimer, c'est elle seule qui aurait pu endiguer dès 1919 les flots meurtriers des sanglantes marées qui allaient suivre.

Pour commémorer à ma manière cette journée particulière, je renvoie ceux qui visitent ce blog à tout ce que j'ai déjà posté depuis trois ans à la même date.

Il y a eu ce cahier d'Eugénie, écolière pendant la « grande guerre » trouvé dans un grenier. Il est très parcouru, ce cahier, des profs d'histoire de France et d'ailleurs on pris contact avec moi pour l'utiliser. Lire ce qu'apprenaient les enfants de la guerre en dit long sur nos mentalités...

Il y a l'histoire de mon grand-père maternel qui est venu d'Espagne à l'âge de quatorze ans pour déterrer les morts dans les champs de batailles et aligner des croix... Le note a pour titre « Terre d'accueil »

Il y a cette note (« Le sacrifice dans la chapelle ») publiée après la visite de la chapelle du château de Saint-Privat, tout près du Pont du Gard, chapelle dont la décoration par Georges Desvallières est très édifiante.

Tout cela pour que ne s'éteigne jamais non pas la flamme du souvenir mais la colère salutaire...


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