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Malversation avec dieu

Publié le 11 novembre 2010 par Les Alluvions.com
On ne joue pas avec le ciel et si l'on bénéficie d'un don gratuit tel que l'écriture intuitive ou la voyance, nous nous devons de le faire partager gratuitement à notre tour, car là haut, il existe une comptabilité spirituelle assez complexe basée sur l'altruisme et le don de soi.
Je n'ai rien contre le Docteur Neale Walsh ni contre les esprits malins "flatteurs d'égo", mais beaucoup sont comme nous, ignares et dans la détresse de n'avoir que l'intuition d'une présence divine. Cela doit être encore plus frustrant pour un esprit. Quant aux autres âmes parfaites, elles s'envolent dépitées, dès la vingtième page de ce livre.
Lorsque j'ai pratiqué l'écriture automatique ( intuitive ) j'étais loin d'imaginer
que ça allait prendre des proportions aussi grandes dans ma petite vie. Je pensais que l'on ferait ça comme on fait une séance de spiritisme entre camarades.
Je me suis fait manipuler par des esprits malins, imparfaits et doués d'une intelligence dépassant toutes les bornes terriennes.
Aujourd'hui, j'en plaisante mais avec une certaine amertume en fait.
Un ciel fascinant ? oui, mais ne vous plantez pas d'étage quand vous grimperez ses marches. Les pourris existent aussi là-haut. En fait, ils restent les mêmes qu'ici tant qu'ils refuseront d'évoluer.
Cessons de nous voiler la face et acceptons enfin qu'il existe bel et bien un ou plusieurs créateurs, des âmes, des missions & notre libre arbitre...
Voici, Malversation avec Dieu
EXTRAITS
...° Je m'active de convertir ce P.D.F en WORD et le laisse de côté un moment. Je ne suis pas à la disposition de Dieu et d'ailleurs, il sait très bien que j'ai passé un jour de l'an merdique. En Ce premier Janvier 2010, je dois être le seul à errer sans aucune migraine ; alors je me pose les questions fondamentales, je m'éclaire spirituellement :
Suis-je un con ? Y a-t-il un juste milieu de politesse pour se faire inviter chez des amis ? Amer, je décide donc d'éliminer toutes mes connaissances par S.M.S et cela, sans prétexte, juste signaler que je ne désire plus les voir. En fait, je ne connais que deux personnes, donc, l'affaire se règlera assez rapidement. S'annonce une soirée tout à fait banale, je sens l'inspiration monter petit à petit ; j'ai une vague idée d'un enfant et d'un chat dans un moulin étrange, mais sans trop de détails, alors, je laisse cette idée germer dans un coin de ma tête en attendant de recevoir plus d'informations. ( A signaler que je ne supporte pas les gosses ni les adolescents ; ça peut paraître incroyable et si ça peut vous rassurer, lorsque j'étais adolescent, je ne me supportais pas non plus. Vous en conclurez qu'il existait déjà une certaine maturité chez moi à cette époque.
Il est bientôt dix-neuf heures et je pars chercher quelques bières "tsingtao" chez ma traiteuse ( oui, vous avez bien entendu, « traiteuse »). ce qui m'a fait choisir ce fast-food chinois plutôt qu'un autre, réside juste dans le fait que son menu est rempli de fautes d'orthographes ; d'ailleurs, le nom de son shop s'appelle " LE PARC PRINTEMP". A l'époque, j'avais trouvé ça original, mais aujourd'hui, je dois avouer que plus le menu est corrigé, moins la bouffe est bonne. Ce soir, elle est enjouée, voir souriante et me demande
- Laurent, comment va apprendre chinois ?
-ça va merci, pourriez-vous mettre quatre nems et des nouilles sautées s'il vous plaît ?
elle insiste :
- vouloir, c'est yao, toi dire "wo yao"
- Oui, mais j'apprends pas beaucoup Chinois maintenant, j'ai copine pas Chinoise.
( il faut toujours inverser les mots quand on leur parle)
Je ne lui précise pas que, pour rien au monde je ne vivrai avec une asiatique, Elles ne boivent pas ou très rarement et ne fument pas, ( Cela dit, je pourrais encore faire l'effort de fumer à la fenêtre, mais boire à la fenêtre non), les chinois travaillent beaucoup trop pour moi et ne font pas assez la fête, ou alors si, mais dans les karaokés et à coup de jus de goyave.
Afin qu'elle puisse enrichir son vocabulaire, je tente de lui apprendre un mot en français assez inédit et pointe mon doigt en direction du bac à nouilles :
-ça, c'est féculents !
- ahh d'accord, nouilles, c'est fécale ! xie xie ni !
-non ! féculents ! pas fécale ! Voulez-vous que je vous l'epelle ? Elle se met à douter puis fait mine d'avoir compris :
-aaahhh...Epele ! C'est fécale, d'accord.
elle ne comprend pas, mais je ne suis pas surpris, car, plus tard ce mot ne lui servira à rien en fait. Elle ne lit pas de bouquins sur les régimes et des nouilles restent des nouilles pour les chinois. Je lui laisse alors féculent et fécale en synonymes et lui lance un "zai jian" parfait.
Je commence ma lecture tout en faisant réchauffer mes nems à la poêle et m' avoue être enfin heureux comme un gardon ( et frais aussi) Cette année est celle de la renaissance, je le sens, car, je suis moins con déjà, je ne me suis pas engueulé avec la dame pipi de carrefour, c'est déjà ça. Notre sujet d'engueulade est le fait de payer pour aller pisser. A chaque fois que je ferme les boutons de braguette elle marmonne et sous-entend :
*
Pour donner des pièces aux mendiants alcooliques devant l'entrée de carrefour, y a du monde...
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désolé, je ne paierai qu'en cas de grosse commission. Et croyez-moi Madame, j'irai de bon cœur.
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Peut-être Monsieur, mais pour donner des pièces aux mendiants alcooliques...y a du monde. Je m'agace et lui répond à peu près la même chose à chaque fois :
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peut-être mais, eux ne font pas claquer leur soupière dés que j'ai la queue à la main.
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Ohh ! Vous êtes vulgaire Monsieur ! Je ne suis pas vulgaire, mais il est vrai que dés que j'arme devant l'urinoir, elle fait claquer ses pièces, comme pour me prévenir que je vais devoir passer à la caisse. Ça peut couper l'envie parfois. Elle jubile de me voir sursauter devant l'urinoir et je suis même sûr qu'il y a railleries au fond de ses yeux. Elle m'avait promis d' appeler la sécurité afin de m’interdire de toilette Carrefour, mais je ne l'avais pas entendu de cette oreille et j'étais allé me plaindre à l'accueil. Je leur avais tout simplement expliqué qu'étant « supermarché-agoraphobe » mon médecin m'avait conseillé de boire un grand verre d'eau avant d'aller faire mes courses. Alors tout était rentré dans l'ordre et à ce jour, je ne paye toujours pas mon pipi, mais en sortant des toilettes, je n'oublie pas de poser mes deux mains sur le bureau de cette dame et de l'insulter de castratrice.
Parcourant ce forum ésotérique, je lis quelques témoignages de personnes ayant radicalement changé leur façon de vivre après avoir lu « Conversation avec Dieu ». En voyant ça, je pointe mon doigt sur l'écran pour être bien sûr que je n' hallucine pas et faillis m'étrangler avec un morceau de nem à force de petits soliloques :
*
- Non, ils ont bien écrit « changé de vie ». La peur m'envahit, car je n'aime pas les changements radicaux : J'aime par exemple, me servir de mon gant de toilette bleu pour le visage et je ne veux pas changer cette habitude
*
Que peut-il bien se passer lorsqu'on change radicalement de vie en une lecture ? Car vous en conviendrez, le mot est fort. Il est normal que je doute un peu et n'ai pas envie de continuer. Si le Docteur Neale Walsh commence à nous déstabiliser par une préface ou une quatrième de couv' aux dérives sectaires, c'est qu'il est de mèche avec Dieu ou avec un de ses thuriféraires Céleste et Babar*.
*
*( C'est un niveau trés bas je sais, mais j'ai craqué. Désolé.)
*
Ne pourrait-on pas faire un changement en douceur plutôt ? Un temps d'adaptation est nécessaire, Demandez à Rael ! Avant d'être un Dieu vivant, et bien il vendait des quarante-cinq tour aux puces de Clignancourt ! Et sous le manteau qui plus est ! ….Enfin, sous son boubou je veux dire...Quoiqu’il en soit, il est hors de question que je me laisse pousser une quelconque barbe une fois cette lecture terminée. Barbichons et rouflaquettes ne me dérangent pas chez les autres tant que, dans notre boîte, ils ne se mettent pas avec moi à table au réfectoire.
J'avoue quand même monter en moi, une excitation ( saine ) et me frotte les mains de cette délicieuse lecture. Je me suis réservé quelques desserts composés de nougats chinois et morceau de gingembre. Ma traiteuse m'avait commandé une brioche fourrée lotus. Ce n'est évidemment pas un gâteau entouré de papier toilette, vous aviez deviné, mais une crème composé de graines de lotus.
*
Docteur Neale Walsh nous raconte que l'on peut parler avec Dieu.
*
Pourquoi pas...Pensé-je en cherchant ma paire de baguettes tombées sous la table basse. Chacun trouve son bonheur où il peut, mais j'avoue que pour une discussion, il est nécessaire d'être au moins deux. Enfin moi, je préfère en tout les cas. Mais dans le cas présent, c'est plus compliqué : Il s'agit de soliloquer, chercher une réponse au fond de soi-même et se remercier de s'être donnée la réponse. Docteur Walsh est très drôle dans ce récit, Dieu aussi d'ailleurs et les personnes dont je lis les témoignages sont sûr d'eux : Ils voient la vie autrement. Aujourd’hui, ils sont frappés par la zenitude, ils profitent à plein poumons de cette égoïstement. A croire que le passage de Dieu dans ce bouquin ait juste servi à s'enorgueillir. Si j'étais Dieu, je remballerais mes gaules de cette terre.
*
je découvre aussi que Dieu, ce fameux Dieu dont tout le monde a peur, est un pote en fait.
Docteur Neale Walsh lui parle comme ça parfois :
- Pas si vite, attends Dieu, j'ai les doigts qui fourmillent à trop écrire ! Alors Dieu, il se marre bien sûr ! Il se dit : Merde, je suis tombé sur Pluto alors que je cherchais Mickey. Les premières pages ne sont pas si spirituelles que çà et plutôt drôles même parfois. Je décide donc d'approfondir cette vague histoire d'écriture intuitive.
C'est par le biais d'internet que je me met à la recherche d' une planche de oui-ja. Je tape « oui-ja, planche pas trop trop cher « ( j' écris toujours « pas trop trop cher » dans mes recherches) et en trouve une aux environs de trente euros. Elle doit être en chêne ou en hêtre...Mais pas en sapin car je ne vois pas d'épine sur la façade. Un lexique m'explique ce qu'est la « goutte » et qu'il faut une paire de main. Heureux, je regarde les miennes et me dis que c'est déjà ça de gagné.
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Très simple d'esprit, je pars quand même avec l'idée de l'effet idéomoteur sans réellement l'assurance qu'un esprit pousserait la goutte quand mes doigts l'effleurerait.
Il me fallait pas moins de quarante euros pour ce petit jeu et pour joindre l'inutile au désagréable, je téléphone à la société d'intérim' qui aime me faire des blagounettes sur mon téléphone en m'envoyant des offres d'emploi ne correspondant jamais à mes recherches.
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Bonjour, c'est Monsieur Bordier Laurent, je vous téléphone, car je suis à la recherche d'un emploi pour une journée...
- Monsieur Bordier ! ? Attendez, je cherche votre dossier. (Alors, Monsieur Bordier, Monsieur Bordier, où est-il Monsieur Bordier... lalalal ..pffffuiit, c'est le souk sur mon bureau ce matin, Monsieur Bordier Laurent...( chuchote-t-elle en fouillant dans ses dossiers)
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- Voilà ! je l' ai, je l'ai, je l'ai ...Pfuiiit, il fait chaud ici... Alors, Monsieur Bordier, vous êtes à la recherche d'un emploi précis ?
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- Et bien, non...Qu'avez-vous à me proposer ?
- Donc, pas de diplôme...pfuuiiit...C'est difficile. Pôm pôm pôm...Laissez-moi regarder un peu tout ça... J'ai un inventaire chez chamoteau et fory si vous voulez ? Il s'agit d'une usine de fabrication de pièces de chauffage. C'est une mission de deux jours.
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Deux jours ? Ça fait trop ! J'ai juste besoin d'une journée pour me payer ma planche de Ouija !
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Votre quoi ? Je n'ai pas compris Monsieur.
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Bah ! Ma planche pour appeler ma grand-mère qui se trouve là-haut, au paradis qu.. Elle ne me laisse pas finir ma phrase et me dit :
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vous êtes à la recherche d'un emploi ? Demain sept heures devant chez Chamoteau. Point. Je vous attends pour vous donner votre badge. Au revoir. Pas le temps de lui demander un acompte qu'elle me raccroche au nez. Satisfait de trouver enfin un job, je suis heureux comme...une jeune fille russe découvrant le code d'une mastercard peut-être ?
Cette première journée, partagée entre agacement à démêler les thermocouples et joie de travailler pour enfin découvrir notre Seigneur Jésus allait être spirituellement riche, je le sentais. J'étais assis à la droite d'une ouvrière assez jolie, me racontant sa dernière séparation tragique avec Jean-Louis, son ex petit ami.
*
Je l'écoutais, avec une certaine empathie même, buvant chacune de ses paroles, quand elle me dit :
- Tu n'arrives pas à travailler en même temps ?
- Non, peux pas...
Son visage se ferme alors, puis elle ironise :
-Et bien, essaie de combiner les deux parties de ton cerveau et tu y arrivera !
- Oui, C'est possible, mais je ne peux démêler les thermocouples et tes histoires de couple, Je buvais tes paroles, car, je trouvais ton histoire pathétique, c'est tout...
Je révisais d'un seul coup, l'idée sympathique que j'avais eu d'elle la première fois. J'étais médusé.
L'objet tant convoité se trouve sur une brocante et c'est un homme qui le vend. Un homme au regard fatigué, un vendeur de Gizmo ( le gremlins gentil ) à la barbe grise et tachée de sauce bolognaise. Il a le cul posé sur ses tréteaux et attend. Il ne s'en débarasse pas, mais vendre cette planche ne lui ferait ni chaud ni froid, d'ailleurs , en échange d'un coup de balai sur son emplacement, il veut bien me la laisser. Il est midi et j'ai hâte qu'il termine sa phrase, car, tout en mâchant, il me bombarde de coquillettes à chaque consonne prononcée. (surtout le P d'emPlacement, j'ai dû prendre facile, une vingtaine de nouilles sur le tee-shirt ).J'accepte donc, et lui propose de repasser plus tard avec une combinaison neuve.
l'homme à la bolognaise me dirige vers une arrière-cour. Je me rend compte que l'endroit est piégé de fientes de poules. Dans une caisse en bois posée sur un transpalette jaune, dort un cochon ; L'odeur est insupportable, des brins de paille volent en l'air, le foin se mélange à la poussière et je ne cesse d'éternuer. Grippes aviaires et porcines rôdent autour de moi. La première punition du ciel peut-être ? Dieu veut faire de moi un cochon ailé ?
Motivé et pressé d'appeler ma grand-mère, je me met au travail sans broncher et termine aux alentours de dix neuf heures.
Sur ma table très basse ( le plancher en fait, mais je l'ai toujours appelé de cette manière ) je fais glisser mes doigts sur le vernis de cette planche oui-ja et promène inlassablement mes yeux sur ces chiffres ; il y en a dix et c'est le zéro qui ferme la série. Juste en dessous, pour que l'esprit puisse répondre, l'inventeur de la planche à pensé à mettre : OUI et NON, mais je ne vois pas de peut-être....Pourquoi donc ? le ciel est-il si sûr de lui ? Enfin, les lettres de l'alphabet forment un dôme couvrant un "au revoir". Je frôle à peine la planche de mon index gauche que la goutte fait un tour sur elle-même, appelle mon index, et ensemble, se dirigent sèchement en direction du "oui". Je pense au magnétisme bête, mon plancher est en chêne, la planche de oui-ja aussi alors… Alors, je commence à haïr le fait d'avoir rencontré cet homme à la barbe coquillette, et attiré, curieux, pressé d'en finir avec ce tourbillon surnaturel stupide, je fixe des yeux le plafond de mon appartement et cherche la formule magique, l'abracadabra, celui qui me donnerait accès au monde de l'invisible :
*
Bonjour ! Esprit es-tu là...? Si tu es là, ne frappe pas trois coups, merci d'avance. J' attends un moment, mais ne voyant pas la goutte bouger d'un Millimètre, je me lève et jette un coup d'oeil sur internet afin de connaître les différentes formules d'approche ; je constate avec stupeur THE formule manquante : - Toi qui résides dans l'eau-delà. ( Par contre, il faut mettre des bougies blanches et du sel autour de la table ). Si vous n'en avez pas,ce n'est pas grave, munissez-vous d'un poireau.

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