J’ai toujours éprouvé beaucoup de sympathie pour la bonne bouille aux lunettes incontournables de Jean-Louis Borloo mais, après son « Matignon manqué », j’en éprouve encore plus pour sa propre personne. Le perdant manipulé et roulé dans la farine suscite toujours la sympathie, a fortiori quand l’auteur du forfait est un maître en la matière.
Dans cette mascarade présidentielle qui ne leurre que les affidés de la droite de l’UMP et à laquelle a finement participé François Fillon, Jean-Louis Borloo est un peu le Cocu magnifique, tenant à la fois du héros de Crommelynck et d’un personnage qu’aurait pu créer Choderlos de Laclos dans ses Liaisons dangereuses, tant la pièce qui vient de se jouer à l’Elysée-Montmartre tient de la farce guignolesque et de la comédie perverse.
Malheureusement pour lui, l’ex-probable futur Premier ministre est en grande partie responsable de l’hyper médiatisation de sa déconvenue. A force de jouer au monsieur sourire et courtisan sparadrap de Sarkozy, il a attisé non pas l’intérêt des Français sur sa personne mais, pour la plupart d’entre eux, une curiosité et un appétit de suspense comme s’il s’agissait d’une télé-réalité.
La seule réaction possible pour sauver la farce était de refuser tout second rôle, aussi prestigieux soit-il, et de clamer haut et fort son souhait de reprendre sa liberté de parole. Il l’a fait. Gageons qu’en bon avocat il saura renvoyer l’addition à qui de droit avant mai 2012.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble