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“Mother & Child”, mélo guimauve

Par Kub3

Grand Prix du dernier Festival du cinéma américain de Deauville, Mother and Child évoque la maternité autour d’un trio d’actrices inspirées. Mais leur talent ne suffit pas à sauver le film d’un scénario particulièrement maladroit.

“Mother & Child”, mélo guimauve

Les bonnes intentions ne font pas les bons films. Autour de la maternité, le sujet de Mother & Child ne manque pourtant pas d’audace, dans le fond. Le film soulève les problématiques contemporaines de l’abandon et de l’adoption à travers le portrait alterné de trois femmes, bientôt rassemblées comme par magie.

La trop rare Annette Bening incarne Karen, la cinquantaine, qui a abandonné son enfant à la naissance tandis qu’elle n’avait que quatorze ans. Depuis, le bébé a bien grandi : aujourd’hui talentueuse avocate, Elizabeth (Naomi Watts) n’a jamais cherché à connaître sa mère biologique, jusqu’au jour où elle tombe enceinte. L’enjeu pourrait en rester là… mais non. Autant complexifier légèrement la situation, et ajouter au récit une troisième femme sortie de nulle part : Lucy, dont le souhait le plus cher est d’adopter un enfant. Tiens donc…

Mother & Child est un modèle de scénario raté. Ultra-prévisible dans ses ficelles (Marc Lévy ne semble pas très loin), le film se retrouve contraint d’utiliser le hasard et les concours de circonstances comme moteur narratif essentiel, au détriment de la plausibilité et de la vraisemblance. En matière de dramaturgie, cela relève d’une facilité et d’une arnaque certaines. Le rythme lent et la mise en scène épurée voudraient alors favoriser l’identification à la psychologie des personnages, mais malgré la qualité du casting, le récit mis en place se cantonne à une écriture digne d’un téléfilm du dimanche soir. Les larmes de Karen et les questions existentielles d’Elizabeth n’y changeront rien : difficile d’exprimer de l’empathie pour quiconque.

Le film tente bien quelques touches d’humour plutôt bien placées, tandis que la bande-originale use et abuse maladroitement d’intermèdes musicaux totalement inutiles. La poésie ordinaire que pourrait apporter la musique est soulignée, forcée, maladroite. Et quoiqu’il en soit, ces quelques tentatives d’ornementations ne peuvent suffire à sauver Mother & Child de la noyade : un mauvais scénario ne conduit qu’au naufrage.

“Mother & Child”, mélo guimauve

En salles le 17 novembre 2010

Crédits photos : © Haut et Court


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