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La motte Castrale et Féodale de Moncassin

Publié le 18 novembre 2010 par Wawaa

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Peu ordinaire, cette colline un peu plus bombée que les autres, un peu plus pointue, avec ses deux croix plantées en son sommet. Je l’avais souvent aperçue en prenant la route qui mène de Viozan à l’Isle-de-Noe, il suffit de regarder sur la droite pour en apercevoir sa forme particulière parmi les collines de l’Astarac…

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Motte castrale ou motte féodale ?

Certains s’insurgeraient à entendre dire « motte féodale » pour « motte castrale »…Tantôt j’entends parler de motte castrale, tantôt de motte féodale, a priori, il y a de l’abus de langage dans l’air, ou plutôt deux manières de désigner la même chose. Sincèrement je pense qu’il y a une différence, à la limite, je dirai que c’est une « nuance ». « Castrale » se rapporte plutôt à la notion construction  défensive (le castrum en latin désigne le camp militaire) et « Féodale » plutôt au « pouvoir et l'autorité du seigneur ». Or, à la base, les mottes castrales étaient des moyens de défense sur lesquelles on construisait une sorte de « château » notamment avec les moyens du bord (pierres, bois …). Sa position surélevée permettait de pouvoir voir arriver au loin l’ennemi et se préparer à la défense. C’est au X e siècle que les premières mottes castrales font leur apparition sur le territoire français pour répondre aux invasions et attaques répétitives. On pouvait prévenir, ralentir, s’organiser car les populations et armées locales n’avaient pas forcément beaucoup de moyens.

La "motte castrale" est devenue, je pense « motte féodale » lorsque les seigneurs l’ont investie pour y construire leur château ou vivre dans le donjon qui s’y trouvait, on adjoignait donc, à cette fonction défensive, une fonction sociale, seigneuriale et donc « féodale ». Cela a pu, à certains endroits inciter certains à bâtir de véritables forteresses et inciter à la féodalité d’ailleurs beaucoup de villages, castelnaux se sont développés justement autour de ces mottes.

Bref, admettons, pour rester dans la nuance qu’une motte féodale a forcément été castrale mais qu’une motte castrale n’est pas forcément féodale tout dépend de son évolution à travers le temps. Enfin, il me semble. Entre ce que je pense et ce qui est vrai, il y a une large motte, castrale ou féodale, choisissez.

La motte est donc un endroit surélevé, « artificiellement surélevé »  c'est-à-dire où la terre a été accumulée volontairement, sur laquelle il y avait une construction qui permettait en gros de faire le guet avec tout autour un fossé. Et le Gers a aussi ses mottes castrales et féodales, il y en a peu, mais il y en a !


Et la motte castrale de Moncassin alors ?

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Revenons-en donc à cette motte castrale qui est aussi une motte féodale et qui pour couronner le tout est un endroit agréable à visiter par les panoramas qu’elle offre sur la campagne jusqu’aux confins pyrénéens. Une forme surprenante parce que la motte donc n’est pas « naturelle » : elle a été « ajoutée » à la colline avec la terre creusée tout autour. On a donc surélevée la colline d’une motte de presque 11 mètres. Au final, la motte culmine à 220 m d’altitude donnant un point d’observation stratégique sur toute la vallée de la petite-Baïse et bien plus loin encore vers le plateau de Lannemezan et vers l’Astarac, jusqu’aux collines de l’Armagnac. Cette motte fût la demeure du château de Moncassin qui avait une place importante dans le célèbre comté de l’Astarac.

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Il en reste encore ce qui est supposé être un morceau du Donjon, dont les pierres auraient été utilisées pour rebâtir l’église du village de Moncassin qui a été, lui,construit le long de la crête accolée à cette « fausse colline » qui fait partie de l’Histoire de la région !

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Cette motte dite de « Moncassin » en référence au village où elle se trouve, est aussi dite « Le Castéra », en référence au nom de la tour qui la surmontait et probablement au château qu’il y avait, mais elle est également appelée «La Moutasse ».

Pour le reste, en haut de la motte, sur ce que l’on appelle le « tumulus », ont été érigées trois croix que j’apercevais nettement depuis la route… mais l’une d’entre elle est aujourd’hui couchée, peut-être par les tempêtes essuyées ses dernières années ?

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Enfin, l’endroit est extrêmement agréable de par son contexte naturel. J’aime le grand chêne qui pousse sur un flanc de la motte…

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Mais également les somptueux paysages qu’on peut contempler sans jamais se lasser …

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