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No Age

Publié le 18 novembre 2010 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

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No Age - Everything In Between

Label: Sub Pop (distr. Irascible)

ROCK Le duo génial de Los Angeles sort son troisième album et se réinvente pour la troisième fois.

No Age
No Age c’est rien de moins qu’un des derniers groupes qui donnent un sens au mot rock. Avec Weirdo Ripper puis Nouns, le duo avait déjà prouvé qu’il réussissait là où tous les autres échouaient : avoir un son noisy qui ne soit pas chiant, jouer un punk novateur, allier brutalité et intelligence, et faire surgir les mélodies à travers les riffs. Qui d’autres peut se targuer d’avoir été qualifié de noise tout en n’ayant écrit aucune chanson de plus de 4 minutes ? No Age, ça semble au premier regard limité : une batterie et une guitare. Mais au sein de cette structure réduite, le groupe réussit à exploser les possibilités du genre. Qu’on les compare deux secondes avec un autre duo, Japandroid, et l’intelligence profonde de Richard Randall et Dean Spunt n’apparaît que plus évidente en face de cette musique rébarbative qui cache son manque d’inventivité derrière un prétendu purisme. No Age font du rock, mais ils le font bien. Avec ce troisième album, on se demandait où le groupe s’était dirigé, en ces temps d’électronisation hégémonique. Dès la première chanson de Everything In Between, le quidam sera rassuré. Tout ce qui fait la qualité de No Age est là. « Life Prowler » s’annonce d’abord rugueuse avec son tapotement frénétique, puis devient presque pop quand une mélodie de guitare vient transpercer ce rythme. Les paroles, simples comme l’évidence, « One Time Is All I Need To Know My Job’s Complete » lancent définitivement la chanson qui ressemble déjà à un classique, et qu’un refrain vient définitivement transformer en véritable hymne. La batterie de Dean Spunt est à la fois hyper précise et sauvage, la guitare de Richard Randall oscille entre ambiance bruitiste et mélodie presque pop, et la voix de Spunt défriche dans un lieu caché entre nonchalance et rage, mélange qui semble être en fait la définition du punk même. Tout est donc là mais différemment. On sent un son plus clair, presque indérock en comparaison des deux précédents albums. Une attitude peut-être plus généreuse et plus aboutie qui se retrouve sur tout le long de Everything In Between, et qui se traduit également par l’usage de sample dans la plupart des chansons, leur donnant une profondeur supérieure.

Rageur et nonchalant

La séduction déjà commencée par la première chanson est définitive à l’écoute de « Glitter » qui applique la même formule et touche encore plus fort. Difficile de ne pas fermer les yeux quand retentit le « I Want You Back Underneath My Skin ». La suite ne connaitra pas de baisse de régime. Tout le monde sera content. Il y a les chansons punk monstrueuses (« Fever Dreaming » et son hurlement de guitare, « Shed And Transcend), les chansons noisy à l’ambiance atmosphérique et mélancolique comme du Deerhunter période Microcastle mais en plus dur (« Dusted », « Positive Amputation », « Skinned »). Et au milieu de ces titres parfaits, surgissent des traits de génie : « Sorts », son riff imparable, ses « lalalala » jouissifs ; « Common Heat » une balade nonchalante et sincère digne des Black Lips du début, voir de Violent Femmes. Everything In Between se finit sur « Chem Trails » qui répète une dernière fois le miracle de mélanger pop, punk, nonchalance, noise, mélodie, énergie sous une forme qui paraît pourtant des plus simples. Et c’est bien ça le rock. Ce n’est pas taper fort, ou jouer vite. C’est faire naître la mélodie au milieu du son rugueux des riffs et des grosses caisses. Quiconque s’attend à entendre du punk ou du noise sera surpris à l’écoute de Everything In Between car si le groupe reprend des éléments de ces deux genres c’est pour les défaire à leur façon. No Age ne s’enferme pas dans un genre, ils ont un style. Voilà ce qui fait tout la différence entre eux et la plupart des groupes.


Ecrit par Pierre Raboud - Le 18 novembre 2010

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