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Questions à Roger Milla

Publié le 19 novembre 2010 par Atango

Depuis son retour en grâce (pour lequel il a beaucoup travaillé), le Vieux Lion s'est remis au centre du jeu dans le management du football camerounais, ou du moins dans les affaires des Lions Indomptables.

Grâce à ce nouveau statut, il s'est positionné comme un personnage central dans les alentours de la tanière, chargé par ceux qui en ont le pouvoir de diverses missions plus ou moins officielles. C'est ainsi que notre ambassadeur itinérant s'est retrouvé dans une délégation partie du Cameroun le 18 octobre dernier, dont l'objectif était d'aller récupérer ceux qu'on appelle désormais "les bannis".

Un mois plus tard, Roger Milla a donné une interview dans laquelle il livre une sorte de rapport non officiel du voyage. Comme d'habitude, la lecture de ce texte suscite plus d'interrogations que de satisfaction.

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Florilège :

"J’ai effectué cette mission au nom du peuple camerounais qui aime son équipe de football." On avait vu partir une délégation, mais pourquoi Roger's parle-t-il à la première personne ?

"Je suis allé en Italie où j’ai discuté avec le capitaine Samuel Eto’o. J’ai passé deux jours là-bas. Je lui ai fait comprendre qu’avec le départ de Rigobert Song, il hérite du statut de grand frère. En 2008 déjà, je le lui avais dit au Ghana." En clair, Milla avait déjà dit à Eto'o, dès 2008, qu'il était "le grand frère". Et cela alors que Rigobert Song était encore le capitaine de l'équipe. Ce conseil n'était-il pas de nature à conforter l'ego du Pichichi (qui n'en a vraiment pas besoin) ?

"[Samuel Eto'o] aimerait que la fédération et le ministère des Sports et de l’Education physique disent réellement aux Camerounais ce qui s’est passé en Afrique du Sud." Eto'o a-t-il dit à Milla ce qui s'est passé ? En tout cas, il semble qu'il l'ait dit au ministère et à la FECAFOOT, et que le bannissement de certains de ses camarades soit consécutif à son rapport. Le problème, c'est que ledit rapport demeure secret, alors qu'on peut considérer en toute logique que la parole d'Eto'o, tout capitaine qu'il soit, n'est qu'une version de l'affaire. En dernier recours, c'est l'opinion publique qui doit se faire sa propre... opinion de l'affaire. A moins qu'on ne suppose que l'opinion publique camerounaise ne mérite pas de savoir ce qui se passe au sein de l'équipe nationale du Cameroun ?

"Achille Emana et Alexandre Song que je n’ai pas physiquement rencontrés parce que j’avais des réunions à la FIFA, en Allemagne et en Belgique m’ont donné la même réponse. J’ai discuté avec eux au téléphone." Toujours la première personne. A croire qu'il n'y avait pas un groupe de délégués, et que Roger Milla a effectué tout seul cette mission. En tout cas, il y a un déséquilibre flagrant entre le traitement qu'il réserve à Eto'o et son contact avec les autres. Le Milanais a eu l'honneur d'une visite de deux jours, tandis que les autres n'ont bénéficié que de conversations téléphoniques. Pourquoi cette différence de considération ? Quid du principe de l'ex aequo nécessaire à la réussite de toute médiation ?

"[Emana et Song] Ils m’ont dit qu’ils sont prêts à jouer pour leur pays mais souhaitent l’organisation d’une petite assise avec la fédération et le MINSEP pour dissiper les malentendus." Je remarque l'absence de Kameni dans cette liste, alors qu'on nous a longtemps vendus un groupe de 3 bannis. Pourquoi n'avoir pas contacté le portier de l'Espanyol ? Concernant la demande des deux joueurs, on peut observer qu'ils se démarquent d'Eto'o. Alors que celui-ci réclame que son rapport soit publié, les deux autres protagonistes demandent une réunion à huis clos. Qu'en pense Roger Milla ?

"Concernant le regroupement qui s’achève en France, il fallait appeler tous les joueurs pour renouer le contact." Quel est le sens de cette phrase ? Qu'entend-on ici par "tous" les joueurs ? Même pour un regroupement aussi élargi, il y a sélection, et qui dit sélection dit critères. Quels sont les critères sur lesquels s'est effectuée la sélection des joueurs pour le regroupement de Vichy ?

Voilà autant de questions que le journaliste aurait dû poser à Roger Milla en le relançant en cours d'interview. Mais il n'est pas tard, et le Vieux Lion a encore tout le temps de faire savoir ce qu'il pense du fond de ce dossier.


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