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La rumeur du monde ou la rumeur de la planète?

Publié le 20 novembre 2010 par Rcoutouly

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J'écoute, depuis des années, la bonne vieille émission du samedi de France-Culture, "la rumeur du monde", animée et préparée par Jean-Marie Colombani et Jean-Claude Casanova. J'en profite pour pointer ce qui me frappe dans leurs analyses : la non-prise en compte des crises environnementales ou, pour dire les choses autrement, leur incapacité à intégrer nos problèmes écologiques dans leur vision du monde tel qu'il évolue.

En cela, nos deux intellectuels sont l'archétype des élites qui nous gouvernent depuis 30 ans : incapables de sortir d'un système intellectuel ancien d'analyse de l'évolution de notre planète qui ne peut se passer du concept central de Croissance économique, dans l'impossibilité de sortir d'une vision cyclique et positiviste de l'économie.

La semaine dernière, nos deux compères recevaient Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes autour du thème de la guerre des monnaies après le G20. Il était d'ailleurs intéressant de noter le décalage entre nos deux producteurs et l'expert. Les deux Jean étaient fortement positifs sur le retour inéluctable d'une croissance  de plus de 2%, suffisante à leurs yeux pour relancer la machine. M Lorenzi, par contre, était plus inquiet, et ne semblait pas convaincu par l'analyse de ses interlocuteurs. Plus humble, il montrait que cette crise échappait à son entendement comme si il se passait quelque chose de nouveau, non-identifiable. 

(Pour ma part, je suis convaincu que ce non-identifié se révèle être la crise écologique que j'ai longuement analysée dans certains de mes articles).

Je voudrais faire un zoom sur une analyse de M Lorenzi qui m'a vivement intéressé. Celui-ci insistait sur le manque de liquidité des pays occidentaux en crise et de l'Europe en particulier. Où trouver de l'argent pour relancer la machine? Pas dans le système bancaire affaibli, ni chez les Etats fortement endettés, les entreprises manquent, pour leur part, de liquidités. Seuls les particuliers semblent aujourd'hui, pour l'Europe tout du moins, possèder une épargne mobilisable. Mais M Lorenzi insistait sur la difficulté à la mobiliser car cette épargne de précaution ne pourrait être libérée pour des activités économiques risquées.

Puis-je suggérer une solution à ce problème? Je défend inlassablement l'idée sur ce site qu'il faut créer une fiscalité environnementale qui mobilise une partie de nos richesses autour des investissements "verts". C'est le seul moyen, à mes yeux, de relancer la machine économique et de sortir des impasses sociétales et énergétiques dans lesquels nous sommes engluées.

Adossé à cet apport fiscal de poids, stable de surcroît, l'épargne des ménages pourrait plus facilement être mobilisée. La taxe carbone, improductive et contraignante n'a pas la souplesse et le volontarisme des contributions incitatives que je défend depuis plusieurs années.


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