Magazine Journal intime

Deux en un : Chimio + Herceptine réunis en un seul produit

Par Isabelledelyon

Lors d'un diagnostic de cancer Her2+++, si un ganglion est déjà atteint, et c'est hélas assez fréquent à cause de son agressivité, le traitement choisi par l'oncologue est une association d'herceptine et d'une chimio lourde. Herceptine étant très ciblée, fait peu de dégâts. Ce qui n'est pas du tout le cas de la chimio lourde qui attaque aussi bien des cellules saines que des cellules cancéreuses, elle ratisse large et fait beaucoup de dégâts dans notre organisme.

J'ai eu droit à Taxotère et j'ai dû supporter ses effets secondaires. Avec cette chimio, j'ai perdu mes cheveux, mes cils ainsi qu'une bonne partie de mes sourcils. Elle aurait aussi pu faire tomber mes ongles mais je m'en suis sortie avec des ongles noirs ne tenant plus que par miracle. J'avais perdu odorat et goût. Elle me laissait un goût métallique dans la bouche et me coupait l'appétit, plus rien n'avait de saveur. J'avais des fourmillements dans les extrémités de mes doigts comme si je me les étais coincés dans une porte mais c'était permanent. J'avais la goutte au nez et mes yeux pleuraient. Mes globules blancs étaient tellement bas que j'avais droit à des piqûres pour les doper et m'apporter un minimum d'énergie pour vivre mon quotidien de maman. Je me suis retrouvée ménopausée avec des bouffées de chaleur au milieu de la nuit, absence de règles pendant un an et demi, ma libido était en chute libre avec cette absence d'hormone, sécheresse vaginale. J'avais le teint jaune, les yeux vitreux, l'impression d'avoir les joues creusées. En plus de la peur de mourir, je devais vivre avec ce corps qui ne répondait plus, qui ne me correspondait pas et qui me rappelait en permanence mon cancer. Le pire était que je n'étais même pas certaine que ce traitement de choc allait fonctionner et l'oncologue m'avait annoncé une première série mais aussi une seconde série et ne parlait pas de date de fin. En gros, je devais faire avec ou mourir. C'était un moindre mal. Nous sommes trop nombreux à avoir vécu ce périple et à le vivre encore aujourd'hui.

Heureusement, des chercheurs se sont penchés sur les effets si néfastes de ces chimios lourdes indispensables. Comme herceptine cible son attaque, ils ont imaginé lui associer la molécule active de la chimio lourde et d'une pierre deux coups. On ne reçoit plus qu'une perfusion mais elle contient les deux produits actifs en ayant beaucoup moins d'effets secondaires puisqu'elle cible davantage les cellules saines. J'espère que ce produit aura très vite son autorisation de mise sur le marché, que le plus grand nombre pourra en bénéficier et apprécier les effets positifs de ce cocktail avec moins de désagréments que je n'ai subis.

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Après herceptine en sous-cutanée et les taxanes, Taxotère et Taxol, moins toxiques grâce à Abraxane, le bien-être ou disons la diminution du mal-être des patients associé aux chimios semblent intéresser des chercheurs.

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Je vous recopie le lien et l'article qui en parle.

http://www.arc-cancer.net/Actualites/article/Cancer-du-sein-HER2-vers-un-traitement-mieux-tolere.html

Cancer du sein HER2 : vers un traitement mieux toléré

Un nouveau type de médicament ciblant les tumeurs du sein HER2 vient de faire l’objet d’un test clinique. Résultat : une efficacité semblable au traitement classique, mais s’accompagnant de beaucoup moins d’effets secondaires.

En associant physiquement deux molécules antitumorales, des chercheurs ont réussi à en créer une nouvelle qui pourrait améliorer significativement la prise en charge des patientes atteintes d’un cancer du sein dits « HER2 positifs».

Les cancers du sein HER2 positifs sont composés de cellules qui surexpriment le biomarqueur HER2. Ils représentent entre 20 et 30 % de l’ensemble des cancers mammaires. Les patientes porteuses de ce type de tumeurs peuvent bénéficier d’un traitement ciblé, se fondant sur l’administration d’un médicament qui reconnaît le biomarqueur HER2 et bloque son activité. Ce médicament est le trastuzumab. Il est administré en même temps qu’une chimiothérapie classique dont il permet d’augmenter notablement l’efficacité. Toutefois, ce protocole n’est pas dénué d’effets secondaires : la chimiothérapie va en effet s’attaquer indifféremment aux cellules tumorales et à certaines cellules saines.

Une équipe de chercheurs a imaginé une nouvelle stratégie pour améliorer ce point : relier physiquement le trastuzumab qui ne reconnaît que les cellules malades et une molécule de chimiothérapie capable de les détruire. Ainsi, la chimiothérapie est guidée vers les cellules tumorales et épargne davantage les cellules saines.

Ce nouveau médicament a été synthétisé et testé chez des patientes atteintes de cancers du sein HER2 positifs de stade avancé, avec des métastases. L’essai a montré que la molécule bipartite est aussi efficace que le traitement classique. Toutefois, il est beaucoup mieux toléré : son administration est associée à un taux d’effets secondaires de 37 %, alors que ce taux monte à 75 % avec le protocole traditionnel.

Ce résultat est très encourageant, mais d’autres essais devront être conduits avant que ce nouveau médicament puisse entrer dans la pratique clinique courante.

Résultats présentés lors du 35ème congrès de la Société européenne d’oncologie médicale (ESMO)


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