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Marions-les !

Publié le 21 novembre 2010 par Jlhuss

les-herons-et-les-vaches-vi.1290210717.jpg On dit le couple en crise, un mariage sur deux finit en divorce. En politique aussi. Sur l’amour exclusif on sent primer de nouveau ces temps-ci la valse hésitation d’accointances provisoires, en un peuple à la fois friand de querelle et gourmand de liesse, rêvant de s’étriper en duel et de sabrer le champagne : « Ils ne s’aiment pas, marions-les ! »
Entrouvrons aujourd’hui La grille du coq à quelques-unes de ces unions forcées.

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Marine et Olivier
On présuppose qu’entre la blonde héritière du FN et le petit facteur du NPA, ça pèterait de la galoche illico, les assiettes de Sèvres volant bas dans des cocktails moins républicains que molotov. Pas sûr. Les extrêmes se comprennent mieux qu’on ne le croit, au moins le temps d’un petit compromis historique pour virer les traités qui nous châtrent, les marchés qui nous plâtrent, les patrons qui délocalisent, les banquiers qui nous vampirisent, le FMI qui se dilate et le Schengen qui dérape. « Ah mon Dieu que c’est arrangeant d’être un peu dans les vaps ! Ah mon Dieu que c’est arrangeant de voir les choses en grand ! »

Ségolène et Dominique
Après le fiasco en 2007 entre la madone du Poitou et saint François de Pau, l’idée de voir convoler un jour la cigogne Royal et le héron de Villepin, quelle consolation pour les humanistes ! Comme dirait le Jack des imitateurs : « Corne de bouc ! Domi-Ségo, c’est chié, c’est kitch, c’est chébran ! » Et pour quel programme , ces oiseaux-là ? D’abord, bien sûr, pendaison du Hongrois à un croc de boucher : rien ne vaut une haine partagée pour oublier qu’on ne peut pas se voir. Puis bravitude dans le maternage, fraternité dans l’ordre juste, main de fer dans le gant participatif et tirade à l’antique contre tout ce qui ne respire pas dans les hauteurs.

Martine et François
Un couple physiquement assorti dans le genre terroir. On peut réussir des concours et garder le mollet robuste. Convergences possibles sur le fond. Aubry et Bayrou croient au Ciel sans ostentation, au marché sans adoration, à l’Etat sans dévoration. Le « care » de l’une peut bien rouler sur la troisième voie de l’autre. Entente à peaufiner sur pied d’égalité réelle et de nouveauté fictive. Au reste, la Lilloise n’est pas femme à confondre inflation et fellation, ni le Béarnais homme à mélanger dumping et jumping. Le drame viendrait surtout des entourages. Que ne peut-on craindre d’une Marielle bafouée ? d’un Benoît éconduit ?

Jean-Louis, Cécile et Fadela
La République a les reins solides, elle peut très bien récuser la polygamie tout en tolérant le triolisme. Pourquoi douter qu’un Borloo descendu, mais bien monté en Grenelles et en plans banlieues, n’ait de quoi satisfaire en même temps l’appétit de mixité sociale d’une Amara et la soif d’énergie durable d’une Duflot ? Leurs ébats feraient bien sûr des jaloux. Même ventru et couturé de la hanche, Cohn-Bendit saurait-il se contenter d’une Eva anciennement Joly ? Au diable l’avarice  et tous à table ! Au menu,  « écologie politique » . Ne dites pas késaco. C’est une sorte de pâté d’alouette : un oiseau vert d’environnement et un cheval rose de soixantuitardisme. Pour les détails, demandez la recette à ma mère.

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Nicolas et François
Oui, oui, l’un et l’autre aiment les femmes, de préférence transalpines ou d’outre-Manche, à guitare ou tapisserie. La question est de savoir non pas si Sarkozy et Fillon sont ensemble dans de beaux draps, mais jusqu’à quand ils offriront au monde l’image d’une alliance si française : celle du saute-ruisseau et du rassis, du brasse-bouillon et du dosé, du tranche-montagne et du posé. Certes, on ne doit pas s’attendre à ce qu’un Sarko-Funès serve jusqu’à 2012 du « ma biche » à son Fillon, ni s’électrise en lui baisant la main, mais on voit bien qu’entre ces deux-là, « c’est du sérieux » : à la vie, à la mort, sans qu’on sache politiquement auquel des deux l’une ou l’autre…

C’est tout pour cette fois. Mariez vous-mêmes qui vous voudrez : un Mélenchon et une Morano, un Montebourg et une Dati, un Strauss-Khan et une Marie-George, tels et tels autres pour des couples orageux aptes sinon à faire de gros bébés, du moins à éviter l’immobilisme en chambre, où l’on sait qu’il faut parfois secouer les partis pour redresser les choses. 

Arion

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