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Les Chutes de Joyce Carol Oates

Par Mango
Les Chutes de Joyce Carol OatesMon résumé.En 1950, le premier mari d’Ariah Littrel se jette dans les Chutes du Niagara à l’issue de sa nuit de noces. Quelques semaines après, elle se remarie avec un célèbre avocat de l’endroit,  Dick Burnaby,  qui l’a aidée dans la recherche du corps. Scandalisées, les familles les renient. Ils sont heureux pendant dix ans avec leurs trois enfants, Chandle,r Royall et Juliet. Ariah s’épanouit dans son rôle de mère possessive et manipulatrice et dans celui de professeur de piano, malgré la grande aisance financière de la famille.Le malheur viendra quand le père prendra la défense de la femme en noir et des malheureux qui souffrent de la pollution de l’endroit où ils vivent.Il se donne sans compter à la cause  de ce qui sera une des premières défenses  de l’environnement  mais il vient trop tôt et il est seul, abandonné par tous ses amis les notables des environs et par sa femme qui soupçonne une infidélité, tant il passe de temps avec la femme qui a tout déclenché.La seconde partie du livre est consacrée au devenir des trois enfants, élevés seuls par leur mère loin qui les maintient dans l’ignorance totale de tout ce qui concerne leur père.  Mes impressions :Les chutes, les chutes, les chutes ! Livre coup de cœur, livre chef d’œuvre, livre plaisir !Je l’ai dévoré !Chutes du Niagara, constamment présentes puisque toute l’action se déroule tout près. Chutes, morts violentes,  suicide et meurtre  des deux époux de Ariah Littrel, l’héroïne. « la veuve blanche des Chutes » comme on l’appelle. Chute sociale d’un second mari avocat,  Dick Burnaby, défenseur avant l’heure de l’écologie locale.Chutes individuelles des enfants d’Ariah, les trois Burnaby, Chandler, Royall, Juliet, discriminés et insultés  par les autres enfants en raison de leur nom et du passé de leur famille.Ce sont des  fragments de vie,  difficiles, durs , désespérés et désespérants  qui nous sont racontés et cependant l’impression ressentie à la lecture n’est pas la tristesse, bien au contraire, mais une farouche envie de vivre , de surmonter les difficultés, de s’affirmer, de rire, d’aimer, de créer. L’espoir, une certaine forme d’humour, un énorme appétit de vivre chez tous les protagonistes l’emportent sur les faits et les événements dramatiques.   D’ailleurs, tout se termine de façon positive, en un final éblouissant, juste revanche sur l’injustice d’un destin brisé net par la corruption des notables politiques et économiques, dans l’Amérique des  années cinquante et soixante. 
C’est une fin comme je les aime, à la fois fermée et ouverte. L’auteur ne nous laisse pas tomber, au petit bonheur la chance ! Il s’agit d’une vraie fin. La boucle est bouclée. Après, la vie reprendra ses droits, et c’est une autre histoire  mais cette apothéose aura eu lieu et c’est une belle occasion de terminer magistralement un roman  de cette envergure qui se déroule sur une trentaine d’années, en commençant par la journée du 12 juin 1950, la journée fatidique de la première nuit de noces, celle du premier veuvage d’Ariah jusqu’à l’épilogue évoquant la cérémonie du 21 septembre « In memoriam de Dick Burnaby », le père  si mal connu. 
 J’ai aimé l’héroïne, cette femme si pleine de contradictions, aimante et dure à la fois, fragile et forte, secrète et courageuse. Elle se réfugie dans son monde et ne veut rien savoir de ce qui l’entoure ou le moins possible. Ses enfants la protègent à leur façon plus qu’elle ne les protège. Chacun d’eux  est complexe et attachant. J’ai trouvé un peu long au début l’histoire de Juliet que l’on ne connaît que très tard mais finalement elle aussi est intéressante avec cette étrange attirance pour ce curieux  fils du policier maudit ! 
Joyce Carol Oates est décidément une très grande romancière, capable de faire surgir avec brio, tout  un monde, un lieu, un passé, une famille, des vies individuelles  si justes et si vraies que j’ai l’impression qu'elles font désormais partie de ma vie !
Lecture commune avec Restling, Manu et Vilvirt. Autres avis chez BOB. Les Chutes de Joyce Carol Oates, (Éditions Philippe Rey, 2004, 505 p) Titre original : The Falls, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.

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