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Harry Potter et les Reliques de la Mort

Publié le 22 novembre 2010 par Fredp @FredMyscreens

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La fin est proche. Celle de la saga Harry Potter. Dans cette première partie de l’adaptation du dernier volet, Les Reliques de la Mort, nos ados sorciers aux plus que jamais menacés par un Voldemort en pleine ascension. Les héros ont grandi, l’univers s’est assombri, le mal rôde dans le film le plus pessimiste et désespéré de la saga.

Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
L’introduction du film révèle à elle seule tout l’enjeu et l’esprit de cette première partie d’Harry Potter et les Reliques de la Mort. Harry, Hermione et Ron, seuls chacun de leur côté, devant faire un choix après lequel ils ne pourront plus reculer. Celui de lutter contre la menace des mangemorts au péril de leur vie et l’abandon de leurs proches. Car après la mort du mentor et père de substitution que représentait Dumbledore dans le volet précédent, nos héros sont maintenant seuls sur un sentier inconnu. Et pour cause puisque cette année ils n’iront pas à l’école. Le décor change pour un ton plus réaliste. De Londres aux campagnes anglaises en passant par les grands espaces et les forêts menaçantes, le trio doit chercher le moindre indice, la moindre pièce qui permettra de faire face à Lord Voldemort.
Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
Livrés à eux-mêmes et à leurs propres angoisses, Harry, Hermione et Ron sont face à leur plus grand défi, celui de devenir adulte sans aide. Dans une fuite permanente devant les forces du mal, ils reste un mince espoir de retrouver la lumière.

Si le réalisateur des 5e et 6e films, David Yates, a été fort critiqué à cause de ses choix concernant l’histoire et de sa réalisation peu inspirée (décalquant seulement le style qu’Alfonso Cuaron avait réussi à donner à la sage lors du Prisonnier d’Azkaban), force est de reconnaitre qu’il a apprit et qu’il se donne ici complètement. Non, il ne s’agit pas ici d’un auteur, mais il s’efface derrière le sujet et porte à l’écran l’une des meilleures adaptions du livre. Il faut dire qu’il est en cela aidé par la coupure (marketing) des Reliques de la Mort en deux parties, lui permettant ainsi de livrer un récit fidèle au livre. Mais surtout il réussit à montrer l’évolution psychologique de personnages qui se complexifient et dont les relations se sont intensifiées avec le temps.

Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
Avec une noirceur sans précédent, il montre le passage d’Harry Potter dans les ténèbres d’une manière bien prenante, donnant toute sa place au désespoir. Dans la suite logique de la terrible fin du Prince de Sang-Mêlé, il montre ici le monde des sorciers qui bascule dans une dictature dont tout le monde est victime et dont le seul espoir de survie est la fuite.

Toutefois, le réalisateur n’efface pas pour autant les défauts qui étaient déjà présents dans le livre. En effet, toute la première partie des Reliques de la Mort est assez longue à la lecture avec un paquet de scènes où il ne se passe pas grand chose.

Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
Et c’est du coup forcément le cas dans le film qui subit tout de même, sous couvert de faire évoluer les relations entre les personnages, de sacrées longueurs. Comme en plus le réalisateur n’est pas des plus à l’aise dans les scènes d’action (la fuite du Privet Drive manque d’épique et les poursuite dans les bois est assez brouillonne) on a droit à un film assez monotone. Mais il lui arrive tout de même de piquer notre curiosité lors de quelques séquences d’une forte portée émotionnelle ou d’une beauté assez renversante comme cette introduction où Hermione met fin à sa vie de moldue, cette séquence dansée sur le magnifique et désespéré O’Children de Nick Cave (comme le dernier instant de bonheur des jeunes sorciers avant l’obscurité) ou encore le poétique passage en animation sur le conte des trois frères.

Au milieu de tout ça, les acteurs continuent de grandir et d’apporter beaucoup à leur personnage. On les a vu débuter enfants et sont maintenant presque adultes, forcément, leur personnalité s’en ressent et comme ils connaissent leurs personnages par cœur, leur relation est vraiment naturelle.

Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
On sent vraiment qu’ils ont acquis une grande maturité. Et entre le héros Daniel Radcliffe et son ami Rupert Grint, on peut dire qu’Emma Watson s’en sort avec les honneurs. Le seule regret face à cette mise en avant des 3 acteurs qui portent bien le film sur leurs épaules, c’est la mise au placard de personnages secondaires au potentiel inexploité (les Malefoy, Severus Snape ou Bellatrix Lestrange sont mis de côté et leur menace n’est pas aussi forte qu’espérée) mais que l’on devrait retrouver sous l’ombre de Voldemort dans dans la seconde partie.

Harry Potter et les Reliques de la Mort (1re partie), critique
En plus du réalisateur qui maitrise maintenant son sujet et des acteurs à leur meilleur niveau, on retiendra également la partition de notre Alexandre Desplat national. Un choix très judicieux de la part de la production puisque le compositeur frenchie renforce avec brio le ton sombre du film. Il oublie très vite le célèbre thème de John Williams (c’est à peine si nous en aurons quelques notes au générique) pour apporter toute sa dimension psychologique et dramatique aux Reliques de la Mort.

Bref, cet avant-dernier volet de la saga Harry Potter introduit un final qui s’annonce épique mais en attendant fait évoluer ses personnages et son atmosphère dans des ténèbres qui n’avaient encore jamais été aussi pesantes dans un film « pour enfants» . Malgré ses quelques défauts, il s’agit bien là de l’un des meilleurs films de la saga et de la meilleure adaptation de l’un des livres. L’attente pour la seconde et dernière partie va être bien longue pour les fans.


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