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Quel texte de Hébert!

Publié le 22 novembre 2010 par Ygreck

Pisser dans l'Antartique

Emmerdant ce débat sur l’improbité de notre société distincte.

Il nous incite à regarder ailleurs que vers nos véritables obligations.

Mais oserions-nous le faire vraiment puisqu’on n’y a jamais été enclins?

Rien à cirer des experts, des Montmarquette, des Fortin, des HEC et des Conference Board.

Nous ne sommes pas radins au point de renier nos remarquables et coûteuses ambitions…

Pourquoi ne jeterions-nous pas de nouveaux milliards dans l’océan de la dette publique?

Un tramway, un TGV, une autoroute, 20 000 fonctionnaires, cent programmes en sus…

Plus qu’hier et moins que demain.

Reconstruisons Turcot, et en béton armé, s’il le faut,

et que les concierges et les secrétaires s’offrent les meilleurs ordinateurs!

Vous ne bandez plus? Vous avez droit à une subvention!

Tout cela ne sera pas plus grave que de pisser dans l’Atlantique.

Je sais, je sais, on dit qu’un mur nous attend. Accélérons, nous verrons bien si c’est vrai.

Et puis quoi, qu’est-ce qu’on risque aujourd’hui plus qu’hier?

Si, malgré la nausée, face à un budget qui ressemble à un taureau en fin de corrida, 

on n’est plus capable d’en rajouter, alors qu’on nous dise  la vérité, que cesse la mascarade,

et que soient stoppées net toutes les dépenses farfelues;  il y en a des masses, vous savez!

Mais si le taureau budgétaire n’est pas mort, s’il saigne comme une brave bête blessée,

s’il n’a pas rendu l’âme, que l’on continue comme disait l’autre, jusqu’à ce qu’on en finisse.

Notre capacité de payer est peut-être vraiment sans importance, qui sait!

En avait-elle en 1980, en 1990, en 2000, quand l’élite se goinfrait de fonds publics? 

Rappelez-vous cette phrase célèbre de l’ex-députée péquiste Jocelyne Caron qui,

à des libéraux dubitatifs devant les inéquités salariales de jadis, s’écria à l’Assemblée nationale:

- IL FAUT PAYER, PEU IMPORTE NOTRE CAPACITÉ DE PAYER!

Il lui était intolérable de penser que, pour les injustices passées faites aux femmes,

l’incapacité de payer des contribuables d’aujourd’hui

devait être considérée comme un empêchement à la dépense.

Dans le même état d’esprit, gouverner le Québec, ne peut être qu’une «affaire de gros sous»,

rappelait ces jours-ci à une enfant, le préfet de Verchères, Stéphane Bergeron.

Alors applaudissons à tous les projets de la Ligue provinciale d’improvisation.

Prions le statu quo. Au nom du Maire, du fils et de l’organigramme…

D’ailleurs, pourquoi s’en faire?

Qui sait combien le CHUM ou l’échangeur Turcot coûtera au peuple? Trois, six, dix milliards?

Enfin bref, ne vous inquiétez pas pour ça, pour si peu…

Nous sommes apparemment toujours dans l’ère du Veau d’or, dans l’Année de la Pieuvre,

et  l’important, ce n’est pas le déséquilbre entre les dépenses et les revenus,

ni la chronicité du déficit, ni l’ampleur de la dette. La Grèce ! L’Irlande! Foutaises!

Raymond Bachand, chef de l’Orchestre symphonique des Finances, l’a dit récemment:

«L’important, c’est le bonheur du peuple».

Alors ne gâchez pas le vôtre, surtout s’il est tout petit,

à réfléchir à l’avenir, à ce que vous léguerez à la jeunesse. 

Faites comme tout le monde, n’y pensez pas…

Quand ça n’ira vraiment plus, quelqu’un sonnera l’alerte, ne vous en faites pas.

Quelqu’un à Zurich, à New York ou à Londres…

On aura peut-être l’air con, comme les Grecs, mais bon, que faire d’autre quand on l’a dans l’os?

De toute façon, bouger quand personne ne bouge est politiquement incorrect…

Ceux qui s’y risquent se font traiter d’imbéciles. Vous n’avez pas remarqué?


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