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Machete de Robert Rodriguez (2010)

Par Cyriltuloup

Machete de Robert Rodriguez (2010)


Le genre de film qui ne se prends jamais au sérieux. Vulgaire, grotesque, sanglant, il remplit avec brio son cahier des charges. Mené par Danny Trejo, un dur à cuir de 66 ans, ce spectacle débridé et imparfait suscite de l’attention.

Machete de Robert Rodriguez (2010)

Robert Rodriguez, l’ami de Quentin Tarantino, est connu pour son cinéma déchaîné. Machete, son dernier film, a pour origine le projet Grindhouse, diptyque composé de Boulevard de la mort et de Planète Terreur. Ce dernier, un hommage aux films d’exploitation et aux doubles programmes des années 70, est sortit en une seule partie au pays de l’Oncle Sam, mais fut séparé en France. Aux États-Unis, la transition entre les deux films laissait apparaître de fausses bandes annonces. Parmi elles, Machete, qui entraîna au final un long métrage.

Après avoir vu sa femme sa faire trancher la tête, Machete s’est réfugié au Texas, où il essaye d’oublier son passé morbide. Ancien agent fédéral, il est pris comme bouc émissaire dans un assassinat politique concernant un sénateur d’extrême droite. Déclaré « mort », poursuivit par les pires pourritures de l’espèce humaine, il s’arme de ses deux lames tranchantes pour couper les têtes de la corruption.

Machete de Robert Rodriguez (2010)

Machete, c’est un peu le Terminator mexicain. Il vaut mieux ne pas croiser le chemin de ce moustachu baraqué. Cheveux longs, veste en cuire, on ne peux qu’apprécier le look du bonhomme. Son interprète, Danny Trejo, est parvenu à rester sérieux. C’est aussi un personnage drôle, avec des répliques saisissantes (« Machete n’envoie pas de texto« ). Bref, la grande classe. La mise en scène est grossière et imparfaite, mais on constate que c’est l’effet recherché par le réalisateur. Il rends hommage aux 70′s avec des scènes de combats caractéristiques de l’époque (notamment vers la fin, avec le duel sabre Vs machette). Il en profite aussi pour glisser quelques références à ses amis cinéastes. Le cache œil de Luz n’est pas sans rappeler celui d’ Elle Driver dans Kill Bill. Il n’y a que de la violence gratuite, mais c’est terriblement efficace. Les scènes sont parfois de véritable boucheries. Au fond, il y a un message politique. L’histoire se déroule au Texas, à la frontière séparant le Mexique et les États-Unis. Entre mouvements extrémistes xénophobes et misère rurale, Rodriguez mise sur la caricature. Et ca marche. Quelques passages nous présentent les publicités pour un sénateur du Texas, où le terme de « parasite »  est employé pour désigner les émigrés. Au début, le ton laisse entrevoir un récit assez subtil, ce qui est loin d’être le cas. Robert de Niro joue un Lepen américain, et est décidément taillé pour ce rôle. La bonne gueule, la talent, l’aisance. Derrière sa mise en scène déjantée, Machete utilise un ton provocateur et impose son message politique. L’aspect érotique du film est à souligner. On a le droit à de véritables bombes sexuelles, comme Jessica Alba ou Lindsay Lohan. Alors qu’il pose fièrement sur sa bécane, le héros en profite pour rouler de belles galoches à ses admiratrices. Il y a aussi cette scène où, dans la piscine, il se filme en train de prendre du bon temps avec la femme et la fille de son rival. Les touches d’humour, bien pensées, rythment un récit souvent comique.

Derrière son délire, Machete est l’illustration d’une société fragmentée. Sans prise de tête, il régalera les spectateurs à la recherche d’adrénaline. Ses excès et ses imperfections rebuteront cependant un public plus sérieux.


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