Où en est la violence scolaire ?

L’enquête du Système d’information et de vigilance sur la sécurité scolaire annonce que globalement, même si la violence physique a diminué, la violence scolaire a bel et bien augmenté…

L’enquête Sivis (système d’information et de vigilance sur la sécurité scolaire), mise en place depuis 2007 par le ministère de l’éducation nationale, et menée auprès d’un échantillon de 950 établissements, a rendu son verdict. Si la violence scolaire a légèrement augmenté en 2009-2010, passant de 10,5 incidents déclarés pour 1000 élèves à 11,2, les violences physiques sont quant à elles passées de 4,21 pour 1000 élèves en 2007-2008 à 3,41. Mais cette baisse n’est valable que pour les lycées professionnels et les collèges, car on constate une légère hausse dans les lycées d’enseignement général et technologique.

Les enseignants pris pour cible

Agressés verbalement, insultés et méprisés, les enseignants représentent 63 % des victimes parmi le personnel, loin devant les surveillants (19%), la direction ou le personnel médical et social. Preuve en est Madame, vous êtes une prof de merde !*, l’ouvrage polémique de Charlotte Charpot, ex-professeure de lettres. Elle y raconte notamment les innombrables insultes proférées par les élèves, les parents ou les « grands frères » à l’encontre des enseignants.

L’école primaire concernée

Selon l’enquête en question, la violence à dans les écoles primaires est « près de trente fois plus faible que dans le second degré ». L’an dernier, les écoles ont déclaré 3,9 incidents graves pour 10 000 élèves. En trois ans, les violences physiques sont passées de 1,1 à 1,3% pour 1000 écoliers, tandis que les violences verbales ont diminué. Les familles des élèves prennent en revanche de moins en moins parti pour leur progéniture puisque leur implication dans les incidents a diminué, passant de 35 à 22%.

Les ERS sur la bonne voie

On vous en parlait ces derniers jours, les ERS, établissements de réinsertion scolaire, font actuellement l’objet d’une étude du gouvernement, suite aux récents débordements à Craon, Portbail et Bagnères-de-Luchon. Luc Chatel a ainsi proposé le développement d’un « programme sportif spécifique », pour réapprendre aux adolescents des « codes sociaux élémentaires ». Il souhaite également la mise en place de travaux d’intérêt général afin que les jeunes prennent conscience de l’intérêt d’une sanction, et l’éventualité de renforts en matière d’encadrement, avec une meilleure utilisation des équipes mobiles de sécurité.

Lauren Clerc

*Éditions de l’Arbre, 2009

Photo CC @Keystone