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Le tueur

Par Luc24

Passage à la réalisation pour le scénariste Cédric Anger. Pour ce premier long-métrage , ce dernier est parvenu à s'entourer d'un joli casting : Gilbert Melki , Grégoire Colin et Mélanie Laurent. Prometteur ?

La critique  

Un Polar atmosphérique prometteur

Léo (Gilbert Melki) est un businessman qui mène une vie un peu trop rangée. La journée il boursicotte à la Défense et le soir il retrouve dans son vaste appartement sa femme (qui est aussi sa secrétaire) et sa petite fille qu'il aime profondément. Seulement voilà, Léo se sent depuis quelques jours épié. Il est persuadé qu'un homme est à ses trousses et il va rapidement réaliser qu'il a raison. Dimitri Kopas (Grégoire Colin), un jeune homme légèrement ado attardé, a pour mission de le tuer. Léo ose aller lui parler, lui dire qu'il est au courant du contrat qui est sur sa tête...et lui demande de lui laisser quelques jours avant de mettre un point final à son existence. Car Léo a envie de partir en beauté et de bien préparer l'avenir de sa fille. Le tueur accepte sa requête et petit à petit ces deux hommes que tout opposait vont apprendre à un peu mieux se connaitre...

Grégoire avait bien besoin d'un gros Colin

Prometteur, le film de Cédric Anger l'est indiscutablement. Le réalisateur parvient à instaurer une ambiance froide et tendue et à cultiver le mystère entre ses différents personnages. Nous les appréhendons d'abord dans leurs solitudes respectives. Ca ne parle beaucoup, ça observe plutôt (car nous sommes dans un film où l'on se guette, se cherche). Que savons-nous finalement sur le tueur et sa cible ? Pas grand chose. Juste des gestes, des réactions simples du quotidien. Et bizarrement cela nous suffit pour qu'on s'attachent à eux. Car le film raconte le récit d'un homme traqué, apeuré, qui sait qu'il va mourrir et d'un tueur capable d'être impitoyable dans son "travail" mais qui sait aussi écouter et comprendre. Mélanie Laurent, dans le rôle d'une escort girl pas du tout futile, fait le lien entre ces deux hommes qui ne sont pas en paix avec eux-mêmes.

Gilbert Melki. Thibault Grabherr

Ce que l'on retient du Tueur c'est son ambiance particulière (une sorte de suspense tranquille règne tout le film durant) , sa très soignée photographie, sa réalisation irréprochable. Il plane sur cette oeuvre les plus grands films noirs français qui ont ,à n'en pas douter, influencés Cédric Anger. Le fait que son scénario soit assez simpliste permet au spectateur de combler les trous, de fantasmer. Les rares échanges entre les personnages apportent toujours une émotion, une tension, amène un constat douloureux, un espoir. Les personnages sont incernables, pleins de contradictions, souvent là où on on ne les attend pas. Aucun n'a trouvé la place qu'il lui faut. Si pour Léo les dés semblent jetés (son mariage est un échec et sa vie est sur le point de s'achever), le destin du Tueur et de son escort restent ouverts. Malgré un monde où tout le monde triche, où toutes les apparences sont trompeuses, l'espoir est encore permis pour s'aimer, rêver, vivre. Le tueur le sait bien : la vie tient à peu de choses. Lui-même peut l'enlever à quelqu'un en quelques secondes. Mais baignant dans la mort, il découvre par un amour naif et fantasmé pourquoi pour certains cette vie est si importante. Voici un premier film ambitieux et référencé, préférant les ambiances aux scènes d'action et qui redonne espoir en le cinéma français après les décevants Le deuxième souffle et le Dernier Gang.


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