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Certificat de travail en Suisse : 10 choses à savoir absolument

Publié le 25 novembre 2010 par David Talerman

Le certificat de travail en Suisse est un document très important : il décrit, de manière relativement précise, les qualités professionnelles de l’employé, ainsi que son comportement et la manière dont il s’est intégré à l’entreprise ou l’équipe. Il inclut également des informations "basiques" comme le poste occupé, la durée... C’est donc un jugement qualitatif et quantitatif de l’employé, avec la description des tâches qu’il a effectuées.Certificat de travail en Suisse : 10 choses à savoir absolument

Ce document est malheureusement souvent négligé par les travailleurs, et particulièrement par les travailleurs étrangers qui ne connaissent pas souvent les "normes" usuelles en la matière. Et un mauvais certificat peut être un véritable handicap pour une recherche d’emploi. Voici donc 10 choses qu’il faut absolument savoir sur le certificat de travail en Suisse.

Un certificat ne sert pas uniquement à chercher du travail

Il n’y a pas que votre futur employeur qui vous demandera un certificat de travail : si vous souhaitez souscrire un prêt hypothécaire pour l’achat de votre maison, la banque vous demandera en général un certificat. Même chose pour certaines gérances dans le cadre de la location d’un appartement, qui vont utiliser le certificat pour s’assurer que vous êtes bien employé. Mais dans ce cas, le certificat de travail qu’on vous délivrera sera une version courte n’incluant pas tous les commentaires qualitatifs.

Un certificat ne peut pas contenir les motifs qui ont mis fin à la relation de travail

Sauf si l’employé le demande (et cas exceptionnels), les motifs de rupture du contrat de travail ne doivent pas figurer dans le certificat. Pourtant, dans certains cas, il peut être intéressant de faire mentionner ce motif, notamment si vous avez fait l’objet d’un licenciement économique ou d’une restructuration de poste.

Il n’y a pas de langage codé dans les certificats

Le langage codé dans les certificats en Suisse est une fable. Cette croyance est tellement répandue, qu'on trouve même dans certains certificats une mention du type « ce certificat ne contient pas de message codé » ! En fait, vous le verrez dans certains de ces conseils, la formulation des certificats donne des indications sur la satisfaction qu’a eue l’entreprise de l’employé, notamment l’appréciation générale (voir point suivant). Mais il n’y a rien de codé, il faut juste être informé.

Donnez-vous satisfaction ou pleine et entière satisfaction ?

Le certificat contient une appréciation générale du candidat. Lorsqu’une entreprise écrit « M. XXX nous a donné satisfaction », cela ne signifie pas la même chose que lorsqu’elle écrit « M. XXX nous a donné pleine et entière satisfaction ». Dans ce dernier cas, on peut supposer que l’entreprise a été vraiment très satisfaite des relations de travail. Dans le 1er cas, je dirais que l’appréciation est plutôt mitigée.

Le certificat de travail ne peut contenir d’éléments négatifs sur le candidat

Il y a une phrase qu’on retrouve encore trop souvent dans les certificats : « Monsieur XXX s’est efforcé d’accomplir ses tâches… ». Le problème vient ici du terme « s’efforcer », qui peut laisser croire qu’il n’y est pas toujours arrivé. Les termes explicitement négatifs sur le candidat ou les jugements de valeurs sont interdits et on ne les retrouve que très rarement dans les certificats.

Le futur employeur peut attaquer l’ancien employeur si le certificat a dissimulé des informations importantes sur le candidat

Cela n’arrive que très rarement mais la loi le permet : si votre ancien employeur a passé sous silence un fait négatif important concernant le candidat (par exemple un acte grave commis par la personne dans l’exercice de son métier) et qui pourrait tromper le futur employeur sur le profil du candidat, alors l’ancien employeur est en droit de demander réparation… Autant vous dire que la rédaction du certificat n’est, pour les entreprises suisses qui sont informées, pas à prendre à la légère…

Surveillez les vœux qui clôturent le certificat

A la fin du certificat de travail, l’entreprise formule en général des vœux de réussite pour la suite professionnelle : L’intensité de ces vœux donne en général une indication sur la satisfaction de votre employeur concernant la collaboration : ainsi, si on écrit dans votre certificat : « Nous souhaitons plein succès à Madame XXX pour la suite de son avenir professionnel », ce n’est pas tout à fait la même que si l’entreprise écrit « Nous souhaitons plein succès pour l’avenir professionnel de Madame XXX et ne pouvons que regretter son départ. Nous la recommandons vivement à tout employeur qui souhaiterait la recruter. »

L’entreprise est obligée de vous fournir un certificat

Même si vos relations de travail se sont mal terminées, votre ancien employeur a l’obligation de vous fournir un certificat de travail. Dans le cas contraire, vous devrez saisir les prud’hommes afin de faire valoir vos droits. Si vous êtes dans cette situation, nous vous conseillons de rédiger vous-même votre certificat, ce qui simplifiera considérablement le travail de l’homme de loi qui vous recevra. Dans certains cas extrêmes où l’entreprise refuse vraiment, il est possible de demander des dommages, en estimant par exemple le manque à gagner que vous avez perdu en n’ayant pas de certificat (pas facile à prouver, mais c’est déjà arrivé).

Vous avez 10 ans pour réclamer un certificat

Il est très rare qu’une entreprise ne délivre pas de certificat, notamment parce que c’est interdit par la loi. Et sur le marché du travail suisse, ne pas avoir de certificat est un point résolument négatif dans une recherche d’emploi en Suisse. Vous avez 10 ans pour réclamer un certificat manquant.

Il est possible de faire rectifier son certificat

Parfois, votre employeur vous présentera votre certificat avant édition définitive. Si les termes employés dans le certificat ne vous semblent pas refléter la réalité ou si des termes négatifs sont utilisés ou si encore le certificat vous semble incomplet, vous avez la possibilité de demander une rectification : la loi suisse (code des obligations) le permet. Vous devrez alors apporter des preuves tangibles pour appuyer ces modifications, et discuter avec votre employeur. S’il n’y a pas d’entente, c’est aux Prud’hommes que l’affaire se finira : dans ce cas, employé et employeur devront apporter des preuves. Dans la pratique, un compromis est souvent trouvé, mais dans le cas extrêmes où par exemple un employeur refuserait de changer le certificat sans pour autant apporter de preuve tangible, le juge pourra alors ordonner la modification du certificat.

Retrouvez plus d'informations sur le certificat de travail et sur la recherche d'emploi en Suisse dans mon livre "Décrocher un emploi en Suisse"

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