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Memories

Publié le 26 novembre 2010 par Olivier Walmacq

Mem_Affiche_01

Genre : Animation japonaise, science fiction, comédie.

Année : 1995

Durée : 1h53

                                                      L’histoire

Trois petites histoires composant le film Memories :

1) Magnetic Rose : Une équipe de cosmonautes chargée de récupérer les débris flottants dans l'espace reçoit un appel à l'aide en provenance d'une station spatiale a priori inhabitée. Ils y découvrent un monde crée par les souvenirs d’une femme tourmentée...
2) Stink Bomb : Dans une ville paisible, un jeune scientifique en laboratoire pharmaceutique sérieusement enrhumé prend ce qu'il croit être un médicament, et se transforme en arme chimique des plus efficace... Rappelé par sa Direction, qui ne sait rien de son véritable état, il est chargé d'une mission de la plus haute importance : leur ramener les documents de recherche d'un projet gouvernemental, à Tokyo..
3) Cannon Fodder : Exposition d’une ville dont la vie des habitants, qui a pour unique préoccupation d'anéantir ses ennemies, est entièrement dévouée à l'entretien et à l'utilisation des canons démesurés qui surplombent les toits de la cité.

                                      La critique de Swiffin

Depuis tout petit, j’ai longtemps été intrigué par cette image sur l’affiche du film: Ce cosmonaute relié à des sortes de tubes et ce petit garçon au salut militaire. A l’époque de sa sortie en France, je feuilletais les magazines de manga de ma sœur ( à l’époque, Kaméha, aujourd’hui disparue ) que j’admirais plus les images que ne lisait les chroniques consacré à cet animé.

Que pouvait bien raconter et montrer Memories ? Bien que j’ai lu le résumé et quelques critiques un peu partout sur le net depuis, j’ai eu enfin ma réponse y’a quelques jours.

Bref, je finis sur cette parenthèse en parlant du film, maintenant.

Supervisé par l’auteur d’Akira et fruits de la collaboration de certains grands noms de l'animation japonaise. Memories est une série de 3 courts-métrages de grandes qualités, au style graphique propre à chacun. Centré sur le thème de la folie humaine, que ce soit dans un ton poétique, drôle ou bien grinçant. Le film est un excellent crû de ce que peut faire Katsuhiro Otomo en tant que scénariste (et réalisateur, là pour la 3ème partie du film).

Le film commence déjà fort par le 1er segment : Magnetic Rose, tiré d’un manga de jeunesse de Katsuhiro Otomo, réalisé par Koji Morimoto. On y retrouve au scénario le regretté Satoshi Kon où on sent son influence des rêves/réalités se mélanger afin de perdre le spectateur. C’est en tout cas le sketch le plus onirique et complexe des 3 œuvres, à la poésie à la fois sombre et mélancolique, d’une grande beauté visuelle et auditive (grâce à la musique envoutante de Yoko Kanno). L’animation est fluide et impeccable. L’histoire, en gros, raconte l’intervention d’éboueurs de l’espace dans un complexe recréant la vie d’une diva et se retrouvant peu à peu pris au piège, perdus entre illusions et réalités… Un grand moment de space opera et d’influence à Stanley Kubrick. L’image de fin explique à elle seule le titre de ce court. Magnetic Rose est celui qui aurait mérité un long métrage, mais il gère parfaitement sa durée de + de 40 min.

On passe ensuite au 2ème segment : Stink Bomb, réalisé par Tensai Okamura, c’est une farce très drôle sur la stupidité de l’homme, à l’humour noir prononcé. Moins sérieux que Magnetic Rose, on y suit l’incroyable péripétie d’un jeune scientifique un peu à côté de la plaque qui s’est trompé de gélule (un médicament prêt à être lancé dans le commerce) pour soigner son rhume. Ce qu’il ne s’est pas, c’est qu’il vient d’avaler, par erreur une autre gélule qui est au fait, une arme biologique créant, malgré lui, un brouillard toxique et tuant tout sur son passage. Ne se rendant pas compte de la situation, il part pour Tokyo et devient l’ennemi public N°1. Original et joussif, ce court fait rire de la situation rocambolesque des personnages notamment la scène où le pauvre mec, ignorant de sa condition, se fait bombarder par tout l’attirail que peut comporter l’armée (hélico, avion de chasse, tank, bateau…Une scène franchement drôle). Un très bon moment de naïveté et d’humour noir !

Puis vient enfin le segment final et le plus court des 3, Cannon Fodder (mon préféré). Réalisé par Katsuhiro Otomo, au contraire des 2 premières œuvres, celui-çi est sombre dans sa démarche artistique et thématique. Son style graphique, étonnant pour un manga est particulier, sale, très « occidental » même. Ici, on baigne dans une société totalitaire et propagandiste, où on y suit le quotidien d’une petite famille et de tout un peuple qui a pour unique but de tirer des obus sur un ennemi invisible et inexistant. Filmé uniquement en plan séquence (avec quelques coupes bien introduits), on découvre un monde à l’allure « industrielle » et une population fatiguée, sans espoir, sale, grotesque dirigé par un chef suprême qui ne fait qu’engager le feu sur un ennemi invisible autour d’une vaste étendue désertique.

Un court métrage vraiment bluffant qui se finit par un générique de fin où la musique reflète totalement l’esprit des 3 courts métrages réunis. Superbe !

En résumé, on a là un omnibus (compilation de plusieurs courts-métrage pour en faire un film) d’excellente facture, si on aime un tant soit peu l’animation japonaise. A voir au moins une fois pour se faire une opinion. Pour moi, c’est déjà fait !

Note pour l’ensemble : 18/20


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