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Leçon de « French Flair »

Publié le 28 novembre 2010 par Sudrugby
Leçon de « French Flair »

Adam Ashley-Cooper, homme du match

Il aurait été facile de faire, comme tous les autres sites de rugby ou plus généralement de sport, et de tirer sur l’ambulance une fois le résultat connu, mais je conserve la légitimité d’avoir envoyé quelques rafales avant la rencontre. Il est trop aisé de retourner sa veste du bon côté après avoir adoubé goulûment les choix des sélectionneurs pour cette tournée. On a que ce que l’on mérite et faire des choix (de jeu et d’hommes) aussi peu ambitieux ne pouvait aboutir qu’à une telle débâcle. Alors qu’en 2007 au sortir d’une coupe du monde aussi intéressante qu’un match de cricket Lievremont nous promettait du rêve avec le retour du French Flair, il faut croire que c’est Robbie Deans qui a su le premier adapter cette idée sur le terrain. Selon moi le « French Flair » ne consiste pas à se limiter à deux passes toujours dans le même sens pour ensuite aller percuter, reculer à l’impact et se faire voler le ballon par Pocock ou Elsom. Ce flair peut être illustré par une équipe offensive et non par cette sélection ultra défensive qui, ironie du sort, a encaissé sept essais. Cette équipe de gamins dont la défense a été comparée à une porte de saloon et la mêlée à celle du RC Béthune a donné une leçon à notre belle équipe de France composée de grands joueurs expérimentés et pétris de talents. Les bleus n’ont pas d’excuses (pluie, froid, fatigue, méchants médias, public qui siffle, fruits de mers périmés, arbitre acheté, etc…), mais ils en doivent aux spectateurs pour nous avoir offert ce spectacle indigeste pendant trois rencontres et pour nous avoir privé de vrais joueurs dont la non sélection s’apparente désormais à une insulte. Au final un splendide 16-59! Un essai non transformé de plus côté Australien et on avait une belle pub gratuite pour de la bière!

Leçon de « French Flair »

Quade Cooper, la porte de saloon nous a balladé

Dois-je en rajouter sur un Traille complètement hors du coup, à la passe lente digne du variété club de France et au jeu au pied surcoté depuis toujours? Idem concernant un Rougerie qui n’a jamais été incontournable en bleu et qui désormais se retrouve comme par magie au centre où il n’est même pas indiscutable au milieu de ses volcans? Ces deux joueurs ne méritent pas/plus de porter le maillot bleu mais semblent être exemptés encore une fois de toutes critiques. Huget a joué à son niveau, celui d’un ailier moyen du Top 14. Palisson a encore un fois échoué à nous prouver qu’il est un des futurs grands arrières français et Porical aurait mieux fait de rester à Aimé Giral plutôt que de faire acte de présence à St Denis. Pendant ce temps là Jauzion et Parra doivent avoir les oreilles qui sifflent après leur match de ce soir car il tellement français d’écraser les grands joueurs et de ménager les loosers en espérant qu’ils se relèvent. Si la première ligne a fait son boulot en nous offrant un essai de pénalité (le deuxième sur quatre cet automne!!), les deux suivantes n’ont pas soutenu la comparaison avec leurs homologues de l’hémisphère sud. Où étaient nos deux meilleurs joueurs de touche au début de la rencontre? L’un à Biarritz, l’autre sur le banc! Ouedraogo était là pour bloquer Quade Cooper tel un Betsen sur Wilkinson… bel échec! Les percussions de Chabal ne font plus peur à personne, même Dusautoir n’a été que l’ombre du joueur qu’il était en début de saison. Pourquoi Imanol a t’il été renvoyé à Biarritz alors qu’il n’est pas blessé, qu’il vient d’être nommé dans la short list des postulants pour le titre de joueur de l’année de l’IRB et qu’il est un des seuls capables de contrer Nathan Sharpe et Rocky Elsom en touche? Pourquoi Thion est-il titularisé à la place d’un Milo-Chlusky présent l’hiver dernier pendant le grand chelem? Les Australiens sont en fin de saison alors que nous n’avons même pas atteint la moitié de la nôtre et que nous semblons encore plus cramés que cet été. L’an dernier la victoire face aux Springboks était apparemment dû au manque de forme des Sud Africains, mais les Aussies étaient dans la même situation ce soir. James O’Connor vient d’effectuer un aller-retour vers son pays cette semaine et a semblé plus en forme que n’importe quel Français malgré les deux fois 10 heures de décalage horaire. Je reviendrais plus tard sur la performance des Wallabies, mais pour résumer, ils ont le mérite, malgré leurs défauts, d’envoyer du jeu, de se faire plaisir, et ce soir comme à Hong Kong il y a un mois, ça a fonctionné brillamment. Et c’est cette voie qu’il faut emprunter pour gagner, pas la voie ennuyeuse et stéréotypée de nos valeureux bleus.

Leçon de « French Flair »

David Pocock, une nouvelle fois monstrueux

Alors que les Australiens savent qu’ils doivent s’améliorer en défense et en mêlée, les Français sont en plein doute. Mais comme les absents ont toujours tort, il y a des points positifs avec Clerc, Bastareaud, Fritz, Médard, Heymans, Mermoz, Poitrenaud, Malzieu, Beauxis, Picamolles, des joueurs de talent oubliés ou sanctionnés comme des gamins par le fin psychologue Marc Lievremont. Les cinq autres nations majeures d’Europe ont toutes progressé alors que nous avons encore moins de certitudes et qu’à moins d’un an de la coupe du monde nous en sommes toujours à faire des tests! Dans cette équipe où seul Didier Retière semble faire son boulot correctement il va falloir mettre de l’ordre et réellement remettre en question des choix incompréhensibles. L’heure de l’auto satisfaction et du politiquement correct n’a plus lieu d’être. Il nous faut des leaders et plus des moutons incapables de  la moindre réaction. Dans trois mois nous saurons si Marc a compris le message envoyé par les Wallabies ou si, comme de nombreux sélectionneurs experts en loose il souhaite mourir avec ses idées.



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