La police britannique surveille les étudiants

Après les débordements des deux premières journées de protestation contre les frais universitaires en Grande-Bretagne, la police tient à mettre en garde les étudiants pour cette nouvelle journée nationale d’actions

Londres en pleine révolte

Le 10 novembre à Londres, après avoir allumé des feux et brisé des baies vitrées, des manifestants ont investi de force dans le siège du Parti conservateur. Se sentant trahis par les libéraux-démocrates qui avaient pourtant promis de ne pas toucher aux frais d’inscription lors de la campagne des élections législatives de mai, les étudiants s’énervent. Anthony Moore-Baspos, 23 ans, étudiant londonien, déclare : « Nous sommes ici pour montrer au gouvernement comment ça se passe quand on est en colère ». A Whitehall, le quartier des ministères à Londres, des centaines de policiers ont affronté des milliers d’étudiants et lycéens. Certains d’entre eux sont parvenus à escalader des bâtiments ou des arrêts de bus, tandis que d’autres lançaient des fumigènes et des bâtons sur les forces de l’ordre. Depuis les dernières manifestations, plus de 60 étudiants ont été arrêtés et quinze manifestants ont été blessés, ainsi que deux policiers.

« Aucun désordre ne sera toléré »

Toujours aussi remontés, et ce, malgré le froid glacial et les promesses du Vice-Premier ministre Nick Clegg d’un projet « équitable et progressif », les étudiants ne comptent pas en rester là. « Les gens ne sont pas stupides et ne se laisseront pas berner par le vice-premier ministre qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes », déclare Aaron Porter, président du syndicat national des étudiants. Le commissaire Bob Broadhurst, chargé des opérations de police de mardi à Londres, a déclaré qu’aucun désordre ne serait toléré et que les forces de police seraient prêtes « à s’adapter à tout ce qui se passe sur le terrain ». Le chef de la police londonienne, Paul Stephenson, n’a quant à lui pas l’intention de laisser la violence envahir le pays, et dit s’attendre à de nouveaux troubles.

Les organisateurs de la manifestation ont assuré que 24 000 étudiants sont attendus aujourd’hui, selon les estimations obtenues via le réseau Facebook.

Lauren Clerc