Les étudiants américains pointent en cours

Bill White, professeur à l’Université de Northwestern, a instauré le pointage de ses étudiants grâce à une télécommande qui enregistre leur présence

Un flicage atypique

Avec les clickers, de petites télécommandes sans fil reliées à l’ordinateur du prof, l’époque de la sieste en cours et des SMS sous la table est révolue pour ce demi-million d’étudiants des campus américains. Permettant à la fois d’enregistrer la présence des étudiants une fois la porte passée, et de répondre à des QCM toutes les quinze minutes, ces télécommandes ne leur laissent aucun répit.

Si certains s’émeuvent du caractère « Big Brother » du dispositif, Bill White, son inventeur, ne s’en formalise pas : « Ils doivent arriver, le dispositif à la main, à l’heure, prêts à travailler ». Mais le professeur n’est pas le despote tyrannique que l’on pourrait penser : « Tout le monde assimile différemment. Certains apprennent en regardant, d’autres en écoutant, ou en lisant. J’essaie de mélanger le tout ».

Un outil technologique et pédagogique

Des études préliminaires menées à Harvard et à l’Université Ohio State, entre autres, démontrent que solliciter les élèves durant les cours au moyen d’un outil technologique aussi familier qu’un téléphone portable ou un agenda électronique, facilite et accroît leur compréhension de la matière. Utilisés couramment dans les collèges, les lycées ou lors de réunions d’affaires, les clickers ont l’avantage de préserver l’anonymat des utilisateurs. Un moyen de s’exprimer plus librement : « ils peuvent être très réticents à parler quand ils pensent qu’ils sont minoritaires, précise Bill White. Quand ils voient qu’ils ne sont pas isolés, ils s’expriment davantage ».

Tina Rooks, la directrice du service pédagogique de turning Technologies, annonce qu’un million de nouveaux clickers recevront leur calculatrice cette année, dont la moitié environ sera destinée à 2500 universités.

Lauren Clerc