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Vers pour être calomnié de Verlaine, poésie du dimanche

Par Mango
Vers pour être calomnié de Verlaine, poésie du dimanche
Ce soir je m'étais penché sur ton sommeil.
Tout ton corps dormait chaste sur l'humble lit,
Et j'ai vu, comme un qui s'applique et qui lit,
Ah ! j'ai vu que tout est vain sous le soleil !
Qu'on vive, ô quelle délicate merveille,
Tant notre appareil est une fleur qui plie !
O pensée aboutissant à la folie !
Va, pauvre, dors ! moi, l'effroi pour toi m'éveille.
Ah ! misère de t'aimer, mon frêle amour
Qui vas respirant comme on expire un jour !
O regard fermé que la mort fera tel !
O bouche qui ris en songe sur ma bouche,
En attendant l'autre rire plus farouche !
Vite, éveille-toi. Dis, l'âme est immortelle ?
Verlaine, Jadis et Naguère, Vers pour être calomnié,  (A Charles Vignier),
Ce sonnet,figure sans titre, dans le premier manuscrit de Sagesse où il est biffé.
Sans doute composé en janvier 1872, lors de la cohabitation de Verlaine et de Rimbaud dans une chambre de la rue Campagne-Première, ce sonnet, dont le thème est assez clair, fut publié en 1884, comme une bravade dans La Revue critique , avec son titre définitif. Il est remarquable par la contexture très originale de ses rimes, qui échangent leur sexe d'un quatrain à l'autre et par l'emploi de la fausse rime dans les tercets. (La Pléiade)
Photographie de Mimmo Jodice
Les amateurs de poésie sont chez Bookworm

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