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Appel à la grève du sexe en Ouganda

Publié le 05 décembre 2010 par Africahit

Pour contrer le pouvoir en place, un opposant enjoint ses partisans à priver leurs compagnes des plaisirs de la chair

L’appel à l’abstinence sexuelle lancé par les associations de femmes kenyanes, en avril 2009, pour mettre fin aux querelles entre le président Mwai Kibaki et le Premier ministre Raila Odinga semble faire des émules dans l’Ouganda voisin. Un opposant ougandais, Stanley Kalembaye, a exhorté ses partisans, jeudi, à observer une « grève du sexe » pour dissuader leurs épouses de voter pour le parti au pouvoir lors des élections générale prévues en février 2011.

Tous les moyens sont bons pour s’attirer les faveurs de l’électorat féminin, y compris les plus insolites. Un homme politique de l’opposition ougandaise, Stanley Kalembaye, a demandé jeudi à ses partisans d’observer une « grève du sexe » pour dissuader leurs épouses de voter pour le parti au pouvoir lors des élections générale de février 2011.

« Vous dites que vous êtes des partisans de l’opposition mais vos femmes votent toujours pour le Mouvement de résistance nationale (NRM, au pouvoir) », a lancé l’opposant à ses partisans lors d’une réunion. Et d’ajouter : « Je vous propose de leur dire que vous ne remplirez plus votre devoir conjugal tant qu’elles n’auront pas changé d’avis ».

Pas de vote, pas de câlin

Candidat à la mairie de Mbarara (dans le sud-ouest du pays), sous la bannière du Forum pour le changement démocratique, Kalembaye a demandé à ses supporters d’expliquer à leurs épouses que si le NRM reste au pourvoir, cela ne fera qu’aggraver les problèmes de chômage et le manque de croissance. « Ils devraient expliquer la situation à leurs épouses, qui sont souvent assises à la maison avec leurs enfants et ne savent pas ce qui se passe autour », a-t-il confié à Reuters. « Mais s’ils se sentent frustrés par l’incompréhension de leurs femmes, ils peuvent leur refuser le sexe. »

La grève du sexe a déjà été utilisée comme arme politique dans certains pays d’Afrique. Mais jusqu’ici, c’est dans l’autre sens que le chantage sexuel s’exerçait. Au Kenya, en avril 2009, dix associations de femmes avaient appelé les Kényanes à une semaine d’abstinence pour mettre fin aux disputes entre le président Mwai Kibaki et le Premier ministre Raila Odinga, forcé à une cohabitation difficile depuis les violences postélectorales de 2007. Le boycott, soutenu par l’épouse du chef gouvernement Ida Odinga, avait porté ses fruits. « Nous avons décidé d’accélérer les réformes constitutionnelles et les réformes concernant la justice et la police. J’espère que les femmes du Kenya n’auront pas à reprendre le boycott », avait déclaré le ministre de l’Energie Kiraitu Murungi, à l’issue d’une rencontre avec le président et son chef du gouvernement.

Les observateurs de la vie politique ougandaise pensent que le prochain scrutin confirmera la domination du président Yoweri Museveni et de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM). Il faudra attendre février 2011 pour savoir si l’appel de Stanley Kalembaye aura le même succès que celle des associations kényanes.



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