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Du leader de la peur à la peur du leader

Publié le 05 décembre 2010 par Christophe Le Vaillant @mceogroup

Il faut le reconnaître, tout le monde ne PEUT pas être leader… Entre ceux qui veulent l’être et qui n’en sont pas capables ; ceux qui ne veulent pas alors que c’est dans leur nature même ; ceux qui voudraient bien mais qui ne savent pas comment faire ; ceux qui sont des leaders mais de piètres managers ; ceux qui sont managers mais de médiocres leaders ; ceux qui n’ont pas besoin d’être un leader pour bien manager ; ceux qui ne font pas la différence entre leader et manager ; ceux qui confondent leader et terreur… et je dois en oublier ! C’est drôle ces deux mots Leader et peur. Souvient associés, si dissemblables… Dans les deux sens : le leader qui règne par la peur ; le leader qui a peur de sa peur.

Le leader qui règne par la peur est une d’une banalité qu’on se demande encore comment perdre du temps à faire son « profilage ». Ca reste quand même une énigme pour moi. Qu’un dirigeant ou une dirigeante éprouve un quelconque plaisir, une jouissance même, à humilier, rabaisser, intimider ; si cela lui fait plaisir, si la victime en joue, pourquoi pas ? Mais ce n’est pas la majorité des cas ! Les cabinets de psychiatre et les tribunaux sont remplis de gens fracassés. D’ailleurs les psychiatres ont la côte pour une raison : la consultation est remboursée par la sécurité sociale et puis c’est moins aléatoire qu’un juge copain d’un copain.

D’ailleurs un DRH que l’on voit de temps en temps à la télévision, n’hésite pas à dire à des collaborateurs un peu trop trublions « Vous savez moi, des juges et des inspecteurs du travail j’en connais !!! » Si, cela existe. Cela se nomme une menace. C’est drôle, non ? Moi, ça m’éclate. C’est tellement à l’opposé de ce que je vis avec mes équipes et de ce que je vends àmes clients dans le management des hommes, que je préfère en rire et plaindre ce DRH qui fait tâche dans sa profession, il fait même honte à l’immense majorité de ses confrères. Mais je ne dirais pas son nom. Désolé. Je ne suis pas un délateur, moi. Mon blog professionnel est fait pour comprendre des comportements, me révolter sur des aspects de la communication managériale, mais surtout pas dénoncer ad nomine ! Evitons la médiocrité. Mais c’est important de s’indigner ! Un de mes amis n’a pas tort « Si la justice était juste on le saurait depuis longtemps » ! Il a raison entre le psychiatre et le juge : je choisis le psychiatre ! Mais encore plus fou… encore plus dingue… ce sont les victimes qui vont chez le psychiatre : le leader de la peur jamais ! Lui il est normal, ce sont les autres les fous ! Enfin… tout ça c’est une histoire de dingue… revenons à nos moutons..

La vraie question est celle-ci : Pourquoi asseoir son leadership sur la terreur, sinon pour faire courir à terme, non pas le développement de son entreprise mais sa chute ? Les adeptes de la terreur, souvent de grands esprits, finissentseuls, sur leur Sainte-Hélène. Simplement le leader de la terreur pense d’abord à lui, à son leadership, à sa propre survie et n’en a cure des gueux qui l’entourent ! S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à partir ! A ses yeux, des gueux remplacent les gueux… Le leader de la terreur ne retient personne. Il n’aime que lui. Sa grandeur, son rayonnement. Le leader de la peur c’est lui. Il en est même fier ! Mais… dans son entreprise… en revanche à l’extérieur… le leader de la peur devient lâche et un modèle de vertu. Il est à l’écoute de ses équipes, il parle de compétences, de développement personnel… le leader de la peur arrive même à convaincre des interlocuteurs de lui envoyer des CV ! Le leader de la peur trouve cela normal… il vous invite à regarder tous les CV qu’il reçoit on est tellement bien chez lui… Le leadership par la peur existe, chacun de nous l’a rencontré sur son chemin, par hasard ou accident. Attention, vous avez des gens qui sont contents dans ce style de management, ils ne pensent pas, il ne réagissent pas, ils se terrent, ils exécutent, ils sont heureux. Ils ont une paye et si le patron est comme ça, ils n’y peuvent rien, c’est la vie…

Le leader de la terreur a certainement encore de beaux jours devant lui ; mais ils sont quand même comptés. Les jeunes générations, la fameuse génération »Y » pointe son nez. Le nouveau rapport à l’autorité dans l’entreprise (cf mon dernier post) va faire très mal. Depuis, l’AFPA a publié le 29/11 dernier cette information dans un communiqué de presse, que je trouve à la fois inquiétante et passionnante : « Les enseignements sont limpides : 2/3 des Français pensent que les jeunes doivent faire plus d’efforts pour s’intégrer dans le monde de l’entreprise. Cette opinion s’enracine avec l’âge : 48% des moins de 25 ans sont de cet avis, contre 82% des 65 ans et plus. Ce que pensent les Français fait écho à une enquête BVA-AFPA réalisée auprès des recruteurs et des jeunes en septembre 2010 : Plus d’1 DRH sur 2 déclare avoir déjà rencontré un problème d’intégration avec des jeunes dans son entreprise. ¼ des jeunes estiment avoir déjà été confronté à un problème d’intégration en entreprise. ». Le management des nouvelles générations devient une préoccupation dans l’entreprise. C’est peut-être aussi pour cela que la notion même de leadership, va progressivement se transformer. Du top Down autocratique, le leader, celui qui porte et emporte business, projets et équipes va prendre un virage à 180°. D’autres formes de leadership vont émerger, les leaders vont devoir transformer leur pouvoir etse transformer eux-mêmes. La puissance d’une entreprise appartient à son leadership ®, cette phrase que j’aime je la rappelle, car on a tendance à vouloir attendre beaucoup de choses des managers, des collaborateurs alors que tout part du leadership. Je répète cette lapalissade de façon inlassable. Je ne développerai pas, ce n’est pas le sujet du « post ». Mais je voudrais que nous acceptions d’entendre que tous les changements brutaux, d’une violence rare touchent aussi les leaders dans les boites. Ils n’en sont plus exclus. Il ne faut pas s’en réjouir. Une femme ou un homme qui refuse le leadership est une entreprise de fait, malade. Et l’on arrive a un paradoxe énorme, nous passons du leader de la peur à la peur du leader. Et-ce que vraiment nous amis bloggeurs, qui nous nous connaissons un peu depuis le temps, pouvons admettre cela ? S’il n’y a pas plus de leadership dans une boîte, il n’y a plus de raisons d’avancer, de se motiver, de se réveiller le matin pour aller au « turbin » ! C’est pas facile d’être leader, personne n’en disconvient.

Il faut le reconnaître, tout le monde ne VEUT pas être leader…


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