Pas très gaillarde, Brive...

C'est tous les ans un peu la même histoire. Celle d'une équipe qui, sur le papier, dispose des armes nécessaires pour accomplir une belle saison, qui débute bien et semble donner raison à tous ceux qui estiment qu'enfin le CABCL peut prétendre jouer la première partie de tableau.

Et puis match après match, entre points de bonus manqués d'un cheveu et revers cinglants, l'édifice se lézarde. Pour quel issue ?

On n'est pas encore à parler de rétrogradation, mais Brive, après 5 défaites d'affilée, est actuellement 13ème du Top14. A la place du mort, donc, même si son devancier, La Rochelle, ne se positionne en 12ème position qu'à la faveur d'un goal-average plus favorable et que le 11ème, Agen, n'a guère qu'un point d'avance sur ces deux équipes. Derrière Bourgoin décroche et on peut craindre que cela soit définitif.

Brive n'est pas condamné, mais force est de constater qu'une forme de cassure est apparue au classement, entre le 10ème (Perpignan...qui l'eut crû) qui compte 28 points et Agen qui en totalise 20.

On sait que rien ne peut être considéré comme joué après une moitié de calendrier. Mais l'éviction de Christophe Laussucq, l'un des entraîneurs, et la mise en ballotage d'Hugo Mola, le "head coach" de Brive, ne sont pas de nature à rassurer. On sait qu'en rugby, la dimension psychologique est particulièrement importante. La cohésion, la solidarité et le sens du sacrifice (je vais au feu pour les copains...) ne sont pas des concepts abstraits. Et sans ce lien qui unit les joueurs et leur encadrement, les plus beaux discours ne donneront jamais grand chose.

Or contre Agen, les soutiens se firent moins présents, les solidarités moins actives, l'engagement moins évident. Face à une équipe de Brive pas vraiment gaillarde, le SUA a affiché un joli retour de flamme, avec des coéquipiers qui donnaient davantage l'impression de jouer sa survie que ne le fit Brive. Au final, la large victoire des hommes du duo Lanta / Deylaud ne souffre aucune contestation. Et les Agenais se replacent dans la course au maintien.

Cette leçon de maintien, souhaitons qu'elle soit profitable aux Brivistes. Ils ont suffisamment de ressources et de compétences pour retrouver un rang de classement plus avantageux. Mais il va falloir cravacher, se recentrer sur des valeurs de combat et de solidarité. Car se profilent à l'horizon deux déplacements au Racing métro puis à Perpignan, avant le derby face à Clermont.

On n'ose imaginer l'effet qu'auraient trois défaites sur le moral des troupes...

Quelle que soit la décision qui sera prise quant à l'avenir d'Hugo Mola, il ne faudra pas attendre de miracle de la part des entraîneurs, quelle que soient leur responsabilité dans la situation actuelle, et quelle que puisse être l'identité d'un éventuel successeur. Ce sont avant tout les joueurs qui possèdent la clé du maintien. A eux de prouver qu'ils ne sont pas surcotés, qu'ils sont capable de réagir en équipe et faire taire leurs détracteurs, et en particulier ceux qui les ont sifflé, samedi, au terme de la rencontre face à Agen.