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Comment traiter les idées inacceptables en négociation ?

Publié le 14 janvier 2008 par Dominique Foucart

La situation politique belge et ses derniers rebondissements me donnent à nouveau l’opportunité de vous livrer une réflexion sur la méthodologie de la médiation et de la négociation. Comment éviter que des  parties lancent des “petites idées” qui seront immédiatement qualifiées d’inacceptables par les autres?

La réponse est finalement relativement simple. Elle pourrait d’ailleurs être directement employée par le responsable de la négociation et désamorce toute tentative de tuer le processus à coup de “petites idées”.

Imaginons la situation où un chef de parti déclarerait en public qu’il pense qu’il serait intéressant d’opérer un recensement linguistique en région bruxelloise (toute ressemblance avec des faits… etc…), cela risque bien entendu de faire monter au créneau son alter ego d’un autre parti sur le fait que cela est impossible, pour des tas de bonnes raisons. (déjà vu ? entendu ?)

Imaginons maintenant que le négociateur en chef fasse une déclaration du type suivant: “Vu la complexité de la situation, il me semble important d’avoir une idée aussi exhaustive possible de toutes les options - réalistes ou irréalistes - qui pourraient exister, sans pour autant préjuger de la possibilité de les implémenter. Nous savons dès le départ que nous aurons là des idées inacceptables pour les uns comme pour les autres, mais nous pourrions aussi y trouver des points de départ pour de fructueuses discussions. Rien n’est tabou, tout est permis.” C’est ce que, en négociation raisonnée, on appelle le brainstorming. On ne critique pas les idées, on les liste. Puis, en négociation, à huis clos, on va commencer à étudier ce qui, dans chaque idée, la rend utile pour les uns, inacceptables pour les autres. On ne retient plus l’idée elle-même, mais bien ce qu’elle implique dans l’interprétation des uns et des autres.

Sur la suite de la négociation, j’aurai bien entendu l’occasion de revenir (soyons rassuré, notre crise belge est loin d’être terminée). Mais pour les “ukases” levées ces dernières heures, je peux rêver être lu par l’un ou l’autre politicien…

 

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