e-loue, remède contre la loose … 22e démonstration !

Roland est un bon père de famille. Marié depuis plus de 20 ans, aucune faute de parcours, cadre modèle dans une grande entreprise de télécommunication, toute sa vie tourne autour du bien être de ses proches, que ce soit sa femme ou ses deux enfants. Chaque année, il se serre la ceinture pour faire des cadeaux, pour emmener tout le petit monde en vacances, pour les inviter au restaurant, et faire en sorte qu’ils ne vivent aucun manque, quel qu’il soit !

Hélas, depuis la crise des subprimes, il n’a plus autant de moyens financiers qu’autrefois … et malgré les nombreuses heures supplémentaires qu’il s’efforce de faire, son pouvoir d’achat stagne (pour ne pas dire qu’il baisse !). Petit à petit, Roland a été contraint de chercher à faire encore pus d’économies.

Avec un budget minimal et calculé au centime près, il a décidé, pour cette fin d’année 2010, d’emmener sa famille fêter Noël dans le Sud de la France. Habitant Lyon, il avait tout d’abord envisager la voiture (ce qui sous-entendait alors d’en acheter une …), puis le train (cher également !) avant de se rabattre sur l’avion. Au cours de ses recherches, il est effectivement tombé sur une compagnie aérienne, Air Entourloupe, qui propose des voyages partout … en France (ils n’ont pas obtenu l’accréditation pour sortir du territoire français), et ce à des prix ridiculement bas !

Pour 60 euros (aller-retour !), lui, sa femme et ses deux enfants peuvent voyager de Lyon à Perpignan (destination choisie pour ces fêtes de fin d’année) par les airs !

Le jour du départ, la petite famille arrive à l’aéroport, et trouve plusieurs éléments … suspects :

• la remise des billets ne se fait pas à un stand comme c’est habituellement le cas, mais dans un couloir
• il n’y a que 9 personnes sur le vol … dont 2 dépressifs suicidaires, les 2 membres du personnel de bord (Michel, le pilote, et Cathy, sa femme et hôtesse), une personne qui se demande ce qu’elle fait là, et nos 4 kamikazes !
• Michel et Cathy n’ont aucun uniforme, ni aucun insigne, ni rien qui puisse rassurer un tant soit peu
• et, enfin, l’avion semble tout droit sorti d’une déchetterie … de 1960 ! Vieux, sale, rouillé …

Roland reste cependant optimiste et, après avoir enregistré ses bagages de façon inédite (c’est-à-dire en chargeant lui même les valises dans la soute de l’avion), la carlingue ronronne, tousse, tousse de plus en plus fort et décolle tant bien que mal.

Roland se persuade encore qu’il va passer de bonnes vacances. En tournant sa tête vers sa famille, il remarque que les visages sont crispés (il s’agit évidemment d’un doux euphémisme). Les deux dépressifs, assis juste derrière eux, ne cessent de réciter des cantiques en pleurant … ambiance !

- Ne vous inquiétez pas mes chéris, je suis sûr que tout va bien se passer. Dans moins de 3 heures, nous serons arrivés. (nb : l’avion étant … obsolète (!), sa vitesse de croisière est relativement lente !) Détendez-vous pendant le vol !

- Oui Papa.

- Oui …

- Dis moi, Roland, je ne le sens pas moi, je ne le sens pas du tout. En 20 ans de mariage, je t’ai toujours suivi, mais là, je crois qu’on a vraiment fait une énorme erreur !

- Mais non mon ange, pas du tout, détends-toi un peu.

Bientôt, les lumières s’éteignent, puis clignotent, on entend le pilote pester et parler en langue scandinave incompréhensible à quelques interlocuteurs au sol (les veinards !). L’avion est secoué de spasme, l’hôtesse s’est servi un verre de Whisky et fume une cigarette, tranquillement, dans le cockpit, en regardant la tête des passagers, et en ricanant.

Un bruit, violent, arrache Roland à ses pensées. Il tourne la tête et, par le hublot, remarque qu’une partie de l’aile s’est détachée …

Sa femme serre ses enfants dans ses bras, enfants qui hurlent à la mort, tandis que les dépressifs rient aux éclats, et que le pilote et l’hôtesse se saoulent au Whisky … Roland angoisse … et regrette : il avait pourtant vue, sur e-loue, qu’il était possible de louer une voiture à moindre coût … Idiot, il n’a pas opté pour cette option !