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bonjour veau, vache, cochon, couvée... au château

Publié le 08 décembre 2010 par Desfraises

bonjour veau, vache, cochon, couvée... au châteauUn jour de fin d’été, j’arrive au Château qui m’a occupé durant sept mois, prêt à délivrer des clés de chambres, luxe, standard, junior suite, à jouer au standardiste, au bagagiste. Une surprise m’attendait. Ma collègue frêle élégante et roulant de jolis r hongrois me dit :
- Puisque tu es bien rrreposé, mieux que nous (elle désigne l’autre réceptionniste), tu vas donc prrrendrrre parrrt au tourrrnage.
- Un tournage ? Quel tournage ?
Explications. Préparatifs.
Cela m’amuse de participer à une émission dont je méprise tant le principe que le succès. Le Bonheur est dans le pré, dans sa version nordique, filme un épisode entre les murs d’un château du Périgord. Il s’agit en fait de la "finale" qui sera diffusée à Noël. Et verra les tourtereaux convoler en justes noces. Ou pas. Lui, quasiment 2 mètres, blond, maigre comme un clou, il élève des cochons. Elle, aussi blonde que mutine, elle aimerait que son promis, peut-être l’éleveur de cochons, s’occupe de ses chevaux à elle. Le scénario est légèrement téléphoné : ils s’avancent à la réception. La caméra filmera tour à tour l’homme, la femme, l’employé. Moteur !
- Bonjour blablabla… Souhaitez-vous une chambre simple ou une chambre double ?
- … (regard langoureux de l’homme sur sa douce)
- … (battements de cils de la douce)
- Etc.
Et je les conduis. Elle, lui, la caméra et les gens attachés à la caméra. Jusqu’à la chambre ou les chambres des amoureux. Ont-ils choisi d’être sages ? Ou bien…
Au Château, nous avons effectivement de nombreuses chambres à disposition de l’équipe. Le caméraman, l’ingénieur du son, la réalisatrice, les "fermiers" qui visitent la France pour la première fois. Il était techniquement possible de loger séparément l’éleveur de cochon et l’écuyère. Dans deux chambres single. Mais les lois de l’amour et de la télévision sont rarement raisonnables.
Si j’étais malhonnête (sic), je ferais traduire ce gentil billet en suédois, le publierais sur un blog scandinave, demanderais une coquette somme en échange de mon silence. Le suspense d’une émission suivie par des millions de téléspectateurs émoustillés en dépend.
Que faire ?
J’en ai probablement trop dit. Un(e) internaute indélicat(e) (huhu) aura tôt fait de google-iser cochons, émission, blond, fermiers, Suède, pour faire chanter à ma place la société de production X et empocher la caution ou… les ennuis judiciaires. Moi ? Je n’ai rien écrit, rien dit, rien vu, rien entendu.
Des cochons ? où ça ?

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