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Centrale Biomasse

Publié le 10 décembre 2010 par Maxime_energies

De la récolte des déchets à la production d’énergie : une centrale de biogaz alimentée en valorisant des résidus.

Tandis que les éoliennes, les panneaux solaires photovoltaïques, ainsi que les installations de petite hydraulique comptent toujours plus de détracteurs, le biogaz, encore peu connu et pas assez exploité, semble promis à un bel avenir parmi les nouvelles énergies renouvelables. En effet, à la une du développement durable par la production d’énergie grâce à la biomasse, la toute nouvelle installation de biomasse humide a été inaugurée à Bätterkinden, pour la production de biogaz à partir de différents déchets, dans la campagne bernoise, tout juste sept mois après la pose de la première pierre. Cette installation de biogaz, produit à partir de déchets organiques et de lisier, permettra donc de produire 2,1 Mégawatts heures par an, soit exactement, la consommation électrique de 600 ménages. La nouvelle centrale de biogaz a pu voir le jour et sera exploitée notamment grâce à la société Bioenergie Bätterkinden AG (BEBAG) ainsi qu’à la participation de nombreux partenaires tels que :

  • Sol-E Suisse SA (filiale de BKW-FMB Energie SA) qui détient 56% du capital
  • L’entreprise de fruits et légumes Steffen-Ris SA (34%)
  • L’exploitation agricole Fischer (10%)

De plus, le choix du site de Bätterkinden ne doit rien au hasard puisque la centrale de biogaz se trouve juste à côté des entrepôts de Steffen-Ris. De cette façon, la nouvelle centrale de biomasse pourra ainsi valoriser ses déchets organiques telles que les pommes-de-terre, les carottes ou encore, les oignons, qui ne sont plus vendables afin de les utiliser comme substrats pour la production de biogaz. Enfin, la nouvelle centrale utilisera également le lisier de l’exploitation agricole Fischer, ainsi que d’autres déchets verts, ce qui explique aussi la situation géographique de l’installation de biogaz. En effet, la production d’énergie par le procédé de biomasse nécessite des substrats, ici des déchets organiques. Mais comment la centrale peut-elle produire du biogaz à partir de lisier ou de pommes-de-terre invendables ?

C’est assez simple : le biogaz est en fait issu de la décomposition et de la fermentation de ces matières en l’absence d’oxygène. Par la suite, il est transformé sous 2 formes d’énergies dans une centrale de cogénération (pour plus d’information, rendez-vous dans l’onglet « Tout sur la Biomasse ») :

  1. En électricité directement injecté dans le réseau et permettant ainsi d’effectuer la moitié du chiffre d’affaire de la BABAG
  2. En énergie thermique c’est à dire, en chaleur, ensuite transportée via une conduite de chauffage à distance jusqu’à l’entreprise industrielle BWB-Buchser SA située dans les environs, spécialisée dans le travail du métal. La vente de chaleur contribuera à hauteur de 10% du chiffre d’affaire.

Quant aux résidus issus de la fermentation, ils seront ensuite commercialisés sous forme d’engrais étant destinés notamment à l’agriculture, permettant ainsi de réaliser les 40% de chiffre d’affaire restants.

Bien que la production de cette nouvelle installation de production de biogaz reste anecdotique, le jeu en vaut tout de même la chandelle. Pour sa part, Franz Bürgi, directeur de sol-E Suisse, s’est félicité du succès des installations de centrales de biogaz, soulignant qu’elles contribueront à atteindre l’objectif fixé par le Conseil fédéral pour les nouvelles énergies renouvelables, à savoir une production de 5,4 TWh d’ici 2030.

De son côté, Martin Keller, membre de la direction de Fenaco (groupe d’entreprises du secteur agricole spécialisé dans le commerce de détail), a estimé que pour l’agriculture suisse, la production électrique restera sans doute marginale, mais qu’elle constitue une diversification intéressante ainsi que de belles perspectives d’avenir car il reste encore beaucoup a exploité de cette énergie renouvelable encore trop peu prisée.

Fiche technique de la centrale de biogaz :

Centrale Biomasse

  • Type de centrale : installation de fermentation humide et centrale de cogénération (qui produit de la chaleur et de l’électricité)
  • Substrats : 7000 tonnes de déchets organiques, et 1800 tonnes de lisier et de déchets verts
  • Production électrique : 2,1 MWh par an, soit la consommation annuelle de 600 ménages
  • Production thermique : 1,95 MWh par an
  • Investissements : près de 763 000 €
  • Démarrage de la production : à partir de mi-octobre, le lisier a commencé à être coulé dans l’installation de fermentation de 800 m³, surnommée la « vache en béton ». Tout en le remuant, la température a été progressivement portée à 55°C. Puis, le substrat provenant des déchets organiques, a peu à peu été ajouté tout en veillant bien à ce que le processus de fermentation qui se déroule sur une période de 30 jours se stabilise. Le méthane, alimentant la centrale de cogénération, installation qui produit de l’électricité et de la chaleur, fut ensuite extrait. Et c’est au terme du processus que les résidus de fermentation seront utilisés comme engrais pour l’agriculture.
  • Avantages de la production : – contrairement au lisier, ces résidus ne dégagent aucune odeur du fait que les bactéries ont été éliminées lors de la fermentation – production énergétique se classant dans les énergies renouvelables et le développement durable – moins de pollution et d’émission de gaz à effet de serre – énergie qui renferme encore un potentiel non exploité.

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