Blow up, Antonioni et Gainsbourg

Calendrier de l'Avent, 10ème jour.

L'image est celle d'un film.
Blow up de Michelangelo Antonioni (1966) avec David Hemmings, Vanessa Redgrave.

Thomas (David Hemmings), playboy et photographe de mode souhaitant évoluer vers une approche artistique, de son métier, croise fortuitement Jane (Vanessa Redgrave) qui a peut-être tué ou fait tuer son mari ou son amant, peut-être pas. Film sur le regard, qui confronte la réalité à l'image de celle-ci à travers les prismes complexes d'un objectif photographique, qui oppose l'évidente matérialité de la technique (la lumière qui a sensibilisé la pellicule) à l'incertitude de l'interprétation (ces scènes qui nous montrent Thomas agrandissant obsessionnellement le même petit détail d'une scène filmée pour essayer de comprendre la réalité de ce qu'il a pu photographier), Blow up, sans doute parce qu'il est signé par un cinéaste d'une envergure exceptionnelle, est également un document fascinant sur une époque foisonnante, et le biais de la mode, de la photographie et du rock (on peut voir The Yardbirds en concert) constitue un focus passionnant.
La musique n'est pas en reste, puisqu'on retrouve dans la bande-son, sous la direction d'Herbie Hancock, des pointures comme Freddie Hubbard, Jack de Johnette, Ron Carter et Jim Hall. Oui, curieusement, la musique du film tire plutôt vers le jazz. Mais, privée du contexte du film, elle ne présente pas un intérêt considérable.
Le souvenir de la Rolls que dirige suavement Thomas dans les rues d'un Londres très swinguant m'invite à vous proposer un autre lien musical. Serge renversant Jane-Melody (Jane tenant d'ailleurs un rôle topless dans Blow up), au volant de sa Rolls Royce Silver Ghost 1910  de 26 chevaux :