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Critique en avant-première : Black Swan (par Jango)

Par Jango
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Synopsis :

Rivalités dans la troupe du New York City Ballet. Nina est prête à tout pour obtenir le rôle principal du Lac des cygnes que dirige l’ambigu Thomas. Mais elle se trouve bientôt confrontée à la belle et sensuelle nouvelle recrue, Lily...
Natalie Portman et Mila Kunis. Twentieth Century Fox FranceNatalie Portman. Twentieth Century Fox France
Critique :
Attendu par beaucoup depuis sa mise en chantier, Black Swan s’est dévoilé au public ainsi qu’à la presse Parisienne vendredi soir dernier, en présence de son réalisateur, le si atypique mais génial Darren Aronofsky. Il est bien peu de films à m’avoir véritable choqué, dans le sens positif du terme. Cette année, je n’en compte que deux, Shutter Island et Inception et si la date française du cygne noir n’était pas aussi éloignée, il est évident maintenant qu’il complèterait ce trio et en prendrai d'ailleurs peut-être la tête.
Car Black Swan est ce que l’on peut considérer comme un film parfait, intense, violent. Une mise en image de la notion même de cinéma, où les acteurs ne jouent plus, où le montage et la mise en scène s'effacent au profit d’une palette d’émotions comme l’on avait rarement ressentie au sein d’un seul et même film.
2 ans après The Wrestler où le catch permettait à Mickey Rourke d’atteindre la consécration, Aronofsky porte sa caméra dans l’univers somptueux mais impitoyable du ballet, dont la beauté visuelle masque une rigueur et une discipline qui peuvent facilement être apparentées à de la torture mentale et physique. Mais cet univers fascinant est aussi l’occasion pour le réalisateur de composer son film en parfaite symbiose avec son sujet. Ici, le fond coïncide avec la forme dans chaque plan et dans chaque note de Tchaïkovski revue par Clint Mansell. Ainsi, Black Swan se présente tel un grand ballet, où la musique toujours prégnante ne forme qu’un avec l’image pour évoquer un sentiment, une sensation, une pulsion.
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Une fois passée l’ouverture qui donnera le ton au reste du métrage, Black Swan se vit davantage comme une expérience que comme un film. La caméra semble plaquée sur Natalie Portman incarnant Nina Sayers, l’une des ballerines les plus talentueuses du ballet de New York. Nina dont le destin l’avait amené jusque-là à n’être que l’une des danseuses du ballet va devenir la nouvelle star du nouveau spectacle de Thomas Leroy (Vincent Cassel), le très célèbre Lac des Cygnes.
Mais le défi de cette interprétation réside dans la nécessité d’incarner à la fois le cygne blanc, pur, parfait, innocent, et le cygne noir, rusé et séduisant. La discipline naturelle de Nina pour cet art l’amène donc à maîtriser presque naturellement le rôle du cygne blanc mais en échouant à dégager les émotions nécessaires pour interpréter son Némésis. Cette quête qui vire peu à peu à l’obsession (la peur pour Nina d’être remplacée par la jeune Lily (Mila Kunis)) est au cœur de Black Swan, voyage progressif accompagnant la transformation du personnage de Nina dans ce rôle du cygne noir.
Il était présomptueux de penser que la bande-annonce dévoilait quelques clés de l’intrigue du film. Si bien entendu elle laisse imaginer l’état psychologique de Nina, Aronofsky est un réalisateur malin et les artifices ordinaires émoustillant les spectateurs sont ici d’une toute autre ampleur. Le chemin n’est pas simple, linéaire, il est tumultueux et chaotique, à l’image de l’effort psychologique que Nina fourni pour s’approprier le cygne noir.
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Combat de chaque instant, Black Swan n’est pas un film facile ni simple, il est une mise en abime de l’être humain et de sa quête à rechercher la perfection, l’idéal, quitte à déclencher sa propre destruction. Une recherche évidente mais obsessionnelle créant la confusion dans l’esprit du personnage et de fait, dans la nôtre. De cette confusion, Aronofsky fera naître plusieurs passages oniriques dantesques et viscéraux, dont la puissance émotionnelle n’aura d’égale que la folie visuelle de leur mise en scène.
L’acte final, apothéose ultime de 20 minutes porte Black Swan à des hauteurs que peu de films atteignent : Un plan séquence magistral ou la réalité s’entrecroise avec la vision déformée qu’en a Nina pour aboutir à une réussite absolue au milieu de laquelle trône seule une actrice phénoménale, Natalie Portman, stellaire, dans probablement le rôle de sa vie.
Cinéaste singulier connu pour ses choix sans concession, Aronofsky nous livre ici sa plus grande réussite, un chef d’œuvre instantané ne souffrant d'aucun défaut, un monument du cinéma où tourbillonnent les émotions pendant un peu plus d'1h40. Black Swan vous assommera de toute sa puissance à tel point qu’il vous faudra très certainement plusieurs heures voire plusieurs jours pour vous en remettre. Cette œuvre fascinante s’envole désormais tout droit vers les Oscars 2011 (qui devront être très disputés pour celui du meilleur film et du meilleur réalisateur) mais où celui de la meilleure actrice lui est déjà quasiment décerné.
Un mot : merci !
A voir aussi : les photos du débat avec Darren Aronofsky à l'issue de la projection avant-première
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Et enfin, la superbe galerie d'affiches promotionnelles !
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Sortie officielle française : 9 février 2011
 

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LES COMMENTAIRES (1)

Par johanna
posté le 30 septembre à 10:09
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Qui pourrait me dire ou je pourrais trouver la robe de cocktail noire que porte lily dans le film black swan . d avance merci à toutes.