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Hortefroid dans le dos

Publié le 13 décembre 2010 par Ruminances

hortefroid.jpgAu Panthéon de l’incompétence, aux Jeux Olympiques de l’approximation et au nirvana de la pensée douteuse, son altesse sécuritaire occupe dans chacune des compétitions une place de choix. Tour à tour, salle principale du monument hystérique, médaille d’or du concours de marteau et guru de la secte ad hoc, il brille constamment de mille feux. Protégé  par son ami de trente ans, le clermontois multiplie en toute impunité les bourdes et les saillies pathétiques. Pour le quart du huitième de ses fumeuses petites phrases, des préfets se sont vus renvoyer à leurs chères études. Lui non. Il semble même, qu’encouragé par d’obscurs acouphènes élyséens, il ait depuis quelques jours, passé la surmultipliée en matière d’inepties politico-médiatiques.

On se souvient de ses propos pour le moins hasardeux au sujet des supposés « auvergnats ». «Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». L’intronisé ministre des cultes ne s’aperçut même pas qu’au détour d’une plaisanterie visant un militant UMP d’origine maghrébine, il stigmatisait toute la population musulmane française. Il fut condamné le 4 juin 2010 pour injure raciale. Depuis, il a fait appel. On attend désespérément le match retour curieusement reporté  aux calendes grecques et finalement programmé début 2011. On implore juste tous les saints encore en vogue que la justice fasse indépendamment son turbin.

On se remémore honteusement son épisode estival dit de la chasse aux roms. Tartarin téléguidé par le vacancier du cap Nègre, le quidam s’affichait à la une des ondes aoûtiennes en fier pourfendeur des vilains gens du voyage. Montrée du doigt par la communauté internationale, son action délicate et mesurée mérite de figurer au tableau d’honneur des pires véneries franchouillardes.

La semaine dernière, il s’est pris les pieds dans un tapis de poudreuse. Totalement dépassé par les évènements, il a cru bon d’éructer plein d’aplomb « qu’il n’y avait pas de pagaille » tandis que des milliers de franciliens restaient bloqués sur des routes enneigées, couchant là dans leur caisse, là sur leur lieu de travail, là chez l’habitant ou dans un super U réquisitionné pour l’occase. Sûr qu’à force de démanteler les DDE pour faire des éconocroques à la mord-moi le neuneu, on a fini par désorganiser les services. C’est la faute à Météo France a accusé en substance le dénonciateur Fillon. Ben voyons. Chasse-neige et tradition, tel devrait être le nom du nouveau parti (d’en rire) de Brice premier.

Dans la foulée glissante de ses dérapages incontrôlés, notre champion du monde a cru bon d’intervenir suite à une décision de justice. Rappel des faits : sept flics avaient rempli un faux procès-verbal pour masquer un accident imputable à un des leurs. Ils avaient injustement accusé l’homme qu’ils poursuivaient et l’avaient tabassé sans vergogne. Le tribunal les a condamnés logiquement à de la taule ferme. A presque rien pourtant, un an maximum pour les plus sanctionnés. Le jugement n’a pas plu à leurs pairs qui ont fait la bronca devant le palais de justice avec sirènes et gyrophares.

Qu’a décidé leur chef d’après vous ? Croyez-vous qu’il ait mis à pied les frondeurs ? Qu’il ait applaudi des deux mains la logique tentative de moralisation des forces de l’ordre ? Que nenni ! Il a soutenu les ripoux, en qualifiant la sentence judiciaire de « disproportionnée ». On se pince. Même Michel Mercier, à la fois marquis des anges centristes et garde des sceaux percés, a pris la mouche et a défendu les magistrats. Faut dire, quand, au prétendu pays des droits de l’homme, le ministre de l’intérieur critique les décisions de justice, la démocratie a manifestement du plomb dans l’aile. Erreur de casting ou accident industriel, on se demande encore par quelle aberration politicarde, ce gaffeur d’état soit encore en poste…

Depuis trois berges et demi, on croyait avoir tout vu et tout subi en Sarkozie décomplexée. Entre Woerth, Morano ou Lefebvre, la guerre des étoiles battait son plein au firmament de l’abscons. Force est de constater que l’an pire contre-attaque.

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