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Day 01 – Best book you read last year

Par Wax
Day 01 – Best book you read last yearCe billet aurait dû être fait la semaine dernière mais pour diverses raisons, je l'ai oublié. Je vais mieux m'organiser pour les prochains mercredis. Mais aujourd'hui est le jour 01, celui du meilleur livre lu l'année dernière et celui j'ai préféré dans mes lectures de 2009 est Monstrueux (グロテスク pour le titre japonais / Grotesque pour l'édition anglaise).
Résumé : Deux prostituées, Yuriko et Kazue, viennent d'être assassinées à Tokyo. Vingt ans plus tôt, les deux femmes étaient éduquées au lycée pour jeunes filles de K., un des établissements les plus réputés de la ville. Elles étaient jeunes et l'avenir qui les attendait ne pouvait être que radieux dans une société japonaise qui leur ouvrait les bras. Sauf que la vie n'obéit pas forcément au destin qu'on aimerait lui faire suivre.
★★★
Depuis la lecture d'Out, j'attendais avec impatience la traduction d'un autre roman de Natsuo Kirino. J'étais donc très contente de la sortie de Monstrueux maiiiis - et je vais commencer par ça pour garder le positif pour la suite - la petite mention traduit de l'anglais est un peu dérangeante. Une traduction de traduction ? Seuil n'a-t-il trouvé aucun traducteur de japonais ou a-t-il voulu faire des économies ? N'ayant ni lu la version US, ni la UK, je ne peux pas comparer mais je pense que l'univers du roman a dû en pâtir.
La narratrice anonyme, grande soeur reléguée à n'être que l'ombre de sa cadette Yuriko, m'avait plue. Au travers de ses yeux, de son récit, elle explore ses rapports avec Yuriko, la peur que sa beauté engendre chez elle. On est dans une relation de haine et de mépris. Mais leur famille parait, au fond, assez dérangeante. Le père semble se désintéresser de la déchéance progressive de la petite dernière alors que la mère, malgré les remarques du genre "ça doit vous faire drôle d'avoir une fille qui ne vous ressemble pas" - sous-entendu : elle est belle pas comme vous - se trouve esclave à cause de sa fierté maternelle. Cependant, même en prenant du recul, je n'ai jamais réussi à trouver une once d'humanité à Yuriko. Poupée, oui. Je l'ai perçue comme un bel objet vivant que les hommes désiraient, que ses camarades enviaient. Et puis, il y a la bataille de l'aînée : fuir sa soeur. Plus elle essaye de lui échapper, plus cette dernière revient dans sa vie. Même morte. Car les gens approchent la protagoniste avec leur curiosité, l'envie d'en savoir plus sur les deux prostituées.
Relation familiale, rapport avec la beauté, rapport homme/femme, regard sur la prostitution ainsi que sur le sexe, j'ai eu l'impression de plonger dans ce qui pourrait très bien être un fait divers. L'absence d'identité claire de la narratrice fait qu'elle pourrait être n'importe qui. Et puis j'aime la façon dont Natsuo Kirino a mis à nu ses personnages, leur psychologie terriblement cynique à certains moments. Je pense à la fin où Yurio, le neveu aveugle de la narratrice, a une phrase absolument terrible, qui montre son peu d'estime pour sa tante finalement. Elle l'aide, s'occupe de lui. Je m'attendais - bêtement - à quelque chose de moins dur, perfide. Pourtant je me demande si ce n'est pas lui le plus lucide. Il peut percevoir la nature des gens. Il n'est pas aveuglé par leurs actes, ni leur physique.  Mais il lance un nouveau cycle poussant d'une certaine façon, sa tante sur le même chemin que celui de Kazue et Yuriko. La seule chose qu'on ne sait pas, c'est si elle a connu la même fin... Et j'aurais bien aimé savoir ! Tout comme j'aurais aimé savoir ce que devenait Yurio.
Alors qu'est-ce qui est monstrueux ? Une beauté sans âme ? Se prosterner face à elle et ne tenir compte que de ce critère ? Les rapports des protagonistes ? Ou peut-être juste la haine.

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