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Pourquoi Gbagbo a t-il perdu les élections dans les urnes ?

Publié le 15 décembre 2010 par Gnali

Monsieur Gbagbo a été le premier opposant du Président à vie de la côte d’ivoire, Monsieur Houphouët Boigny. Les relations entre le père de la nation comme on aimait l’appeler ou nana Houphouët et le jeune prof du lycée classique d’Abidjan étaient tumultueuses. Gbagbo voulait l’instauration du multipartisme. Il est allé en prison pour ces idées anti-patri unique et en exil en France .Il avait même écrit un livre intitulé pour une alternative démocratique en côte d’ivoire.

Et le vieux qui souhaitait que son pays reste sous la bannière du PDCI, le parti unique et démocratique de côte d’ivoire, une force d’union de toutes les sensibilités des régions , qui a su contrôler la cocote minute de plus de 60 ethnies que compte la nation ivoirienne a été emmerdé par ce jeune homme haut comme trois pommes qui l’avait traité de voleur au crépuscule de sa vie en 1993.

La côte d’ivoire n’avait rien à craindre de sa diversité tant que la France gouvernait : (FOCCART, secrétaire général spécial de l’Elysée pour les affaires africaines, un vrai premier ministre de plusieurs gouvernements africains d’expression française avant et après les indépendances, les réseaux France-Afrique qui contrôlaient tout sous la 4 et 5 Eme république ; Le Directeur de Cabinet Monsieur Guy NERAY qui gérait tout également. Houphouët signait seulement les paperasses et prononçait les discours de politiques et programmes généraux. Houphouët était d’abord français avant d’être ivoirien et africain par la suite. 40 ans de régime, pas un seul coût d’état ni de complot. La France était- là et le soutenait.

En 1993, la maladie, la vieillesse, ont eu raison de la bravoure de cet infatigable serviteur. Et c’est au moment de cette faiblesse, où il luttait pour vivre que des bandeaux se mettent dans la rue pour crier : Houphouët voleur, Houphouët corrompu .Certains disent que c’est cette humiliation de masse qui aurait précipité Dja Houphouët vers les portes du paradis.

Je pense qu’à cette époque, insaisissable comme un vert de terre, Gbagbo était près à tout pour asseoir son autorité et il disait tout haut ce que bon nombre d’ivoiriens disaient tout bas devant Houphouët. Et il avait trouvé un allier de taille, la population sentant le souffle de la crise mondiale à ses pieds et qui ne tardait pas à descendre dans la rue manifester son mécontentement.

Les Baoulés n’ont pas oubliés l’affront subi par leur fils qui les portait au firmament de la bourgeoisie ivoirienne. En Afrique, quand un être cher meure, ce sont des années de chagrins qui rongent la famille. Et le deuil d’Houphouët n’était même pas fait que des gens traînaient sa mémoire dans la boue. Les baoulés ne pardonneront jamais à Gbagbo son manque de lucidité politique et sociale pendant la période de transition. La haine leur ait resté au travers de la gorge.

L’élection présidentielle face à Ouattara a démontré que les rivalités entre les personnes et les ethnies n’étaient pas éteintes. Bédié, le troisième larron a donné des consignes de vote à ses électeurs au profit d’Ouattara qui a obtenu 32 % de suffrage au premier tour. 22 des 24 % des votants de Bédié, des baoulés en majorité ont pris cause au second tour pour Ouattara. Même si Bédié n’avait pas donné de consigne, ces 22% auraient quand même soutenu le candidat de l’opposition qui fut un premier ministre d’Houphouët Boigny .

gnali ZAKO


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