N'avez vous jamais souhaité ne jamais être né ?

Bon, pour ceux qui voudraient revenir à des sujets plus terre-à-terre – euh, pardon, je voulais dire plus littéraires - je vais, une fois n’est pas coutume, endosser le costume de critique gastronomique (LITTERAIRE !), oui, c’est ça, littéraire. Et ce, après seulement une vingtaine de pages lues sur plus de 400 que comporte le bouquin en question (c’est toujours vingt de plus que bon nombre de professionnels de la question – polémique me dit Victor, exact lui réponds-je un grand sourire aux lèvres).
« Peste » de Chuck Palahniuk. Tout le monde connaît le grand Chuck. Un gars sympa, pas tordu pour deux sous. Il a écrit plusieurs livres (celui-ci est son neuvième traduit) dont quelques-uns portés à l’écran : « Fight Club », « Choke » en cours de réalisation, « Survivant » itout (je l’attends celui-là, je vous dis même pas !). Un type qui pousse sans cesse la barre du bon goût un peu plus loin. Un univers personnel comme on dit. Immédiatement reconnaissable. Un style quoi. Affûté. Saignant. À nul autre pareil. Et pourtant. Un type capable de vous balancer les pires choses sans jamais perdre son aspect clinique. Froid. Un humour noir. Mais noir, noir. Pas gris. Même pas bleu marine. Noir. Ici, se sont des témoins qui rapportent la vie d’un certain Rant. Un jeune homme comme il faut. Le porteur zéro d’une infection qui contamina le monde et le conduisit à sa perte. Le genre de type avec qui on est content d’être ami. Enfin, presque. Le texte est construit sous forme de petits billets qui, additionnés les uns aux autres, constituent un tout. Des témoignages. Ça va du voisin de siège de son père lors d’un voyage en avion à la présentatrice d’une radio locale, en passant par ses admirateurs anonymes ou ses anciens camarades de classe. Chacun donne son avis. Son point de vue. Et parfois, ça donne des choses comme celle-là :
«On a violé le couvre-feu et la quarantaine légale et on a roulé pendant des miles et des miles, au milieu de rien. Moi, en copilote. Shot Dunyun au volant. Neddy Nelson était à l’arrière, en train de lire des bouquins. Il nous disait que Jack l’Eventreur n’est jamais mort – qu’il a remonté le temps pour massacrer sa propre mère et devenir immortel – et que maintenant c’est le pape, ou le président des Etats-Unis. Une espèce de théorie délirante qui prouve que les ovnis sont en fait des touristes humains qui viennent nous rendre visite depuis un lointain futur. ».
Vous l’aurez compris, j’adore. Mieux, je vénère. Ce type EST, selon moi et à mon humble avis, le plus grand auteur contemporain vivant du monde connu. Rien de moins. Bon, je sais qu’en disant cela, je prends partie – pis, je peux passer pour un dangereux criminel en puissance – mais qu’importe, j’assume.
Je revendique.
Le prochain Palahniuk sort actuellement aux USA, il est annoncé en France pour Septembre 2009. Son titre ? Son sujet ? Vous voulez vraiment le savoir ? Intitulé Snuff, le livre nous plongera dans l’univers glauque des snuff-movies, ces films érotiques extrêmes qui sont une vraie légende urbaine chez les cinéphiles les plus tordus. Plus précisément, le livre suivra Cassie Wright, une reine du porno, qui tente de battre le “record du monde de la fornication”, en s’offrant, devant la caméra, à quelques six-cent partenaires. J’en vois déjà certain(e)s qui pâlissent. Mais non, je ne suis pas malade. Lisez plutôt ce mec et vous comprendrez sa démarche. Et vous apprécierez son style.
Ou pas.
Pour en savoir plus (réservé à nos amis anglophones au cœur bien accroché), il y a son site Internet : http://www.chuckpalahniuk.net/
Il a aussi une page myspace (http://www.myspace.com/chuckcult ) où on voit notamment qu’il a pour ami un certain Nick Hornby (comme quoi, y’a pas que dans ma bibliothèque que ces deux là se côtoient…).
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu