Musique : Roméo Dika célèbre 25 ans de « frustrations »

Écrit par Le Jour   

Lundi, 20 Décembre 2010 20:25

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Accompagné par ses pairs, il a donné un concert samedi dernier au Palais des sports de Yaoundé.
Palais des sports de Yaoundé, 24h30 mn. Après cinq heures d'attente, le public massé dans les gradins commence à manifester son impatience. « Nous voulons voir Roméo Dika », entend-on lancer d'une tribune à une autre.
Quelques minutes après, Billy Show, l'un des imprésarios du concert, annonce l'artiste. Toute la salle se lève pour accueillir le musicien qui célèbre ses 25 ans de carrière musicale. De l'ombre, on voit apparaître trois silhouettes : Roméo Dika est accompagné de Sallé John et de Nkotti François.

Les trois hommes sont suivis par Majoie Ayi, Monique Seka et Mango. Au milieu de la salle qui s'est assombrie, Sallé John et Nkotti François lèvent les mains de Roméo Dika sous les feux des projecteurs qui illuminent la scène. Avant de commencer à chanter, le titulaire de la meilleure performance musicale en 1992 (décernée par Rfi) fait un tour de salle, très applaudi du public. Après le tour de salle, Roméo Dika se saisit du micro. Quand il prend la parole, tout le monde l'écoute. « Le gouvernement de la République, à travers le ministère de la Culture, a bien voulu marquer cet évènement. C'est une grande joie pour moi, d'autant que c'est le premier signe marquant des autorités camerounais après les frustrations que j'ai vécu pendant toute ma carrière. Pendant 25 ans, je n'ai jamais été invité à une manifestation officielle, malgré le disque d'or que j'ai eu en France en 2001. J'ai produit Salla Bekono, j'ai travaillé pour Sallé John, Annie Anzouer, Grâce et Ben Decca, Chantal Ayissi, etc. On ne m'a jamais rien donné, mais j'ai continué à travailler », déclare-t-il, l'air triste, aux spectateurs.

Laurent Esso
Parmi les spectateurs, un homme dont le nom a été cité maintes fois par tous les imprésarios de la soirée (Billy Show, Martin Désiré Brouta, Clarisse Tang, etc.) : Laurent Esso. Le secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), qu'ils nomment « Le cœur du pays ». La seule fois où il s'est levé et où il a ri, c'est lorsque Roméo Dika, pendant son interprétation, est allé l'embrasser. Le Sgpr l'a serré dans ses bras, comme pour lui marquer son soutien et son affection. Mais avant Roméo Dika, Laurent Esso, qui a tenu à suivre le concert jusqu'à la fin, a apprécié Aï-Jo Mamadou, Mathématik, Guy Watson, Mango, Patou Bass, Abanda Kis-Kis, Monique Seka, Sallé John, Nkotti François, qui sont passés avant. Le Collectif des animateurs des radios et télévisions (Cartel) a profité de ce concert pour remettre le Diplôme de l'excellence culturelle à Roméo Dika.

Ateba Biwolé

Une sono enrayée

La célébration des 25 ans de musique de Roméo Dika aurait connu un succès total si la machine ne l'avait pas trahi. En dehors de la sonorisation quelque peu enrayée, les artistes ont connu un vrai problème de micro. « Ils n'étaient pas de très bonne qualité », a reconnu Guy Watson, l'auteur de « Mignoncité ». Lors du passage de Monique Seka, par exemple, l'un des deux microphones utilisés sur la scène s'est carrément arrêté, alors qu'elle chantait. N'eut été l'intervention de Billy Show, qui lui a passé son microphone, l'artiste aurait continué à chanter dans le vide, sans être entendue.

Réactions

Monique Seka, chanteuse ivoirienne
« C'est Roméo Dika la star »
Je suis contente que les Camerounais se soient déplacés pour leur frère. Ce n'est pas moi la star, c'est Roméo Dika. Quand je venais, ma mère m'a dit: tu vas transmettre mon bonjour à tout le peuple camerounais, dis-lui merci de t'avoir adoptée. Une fois ici, je confirme que le peuple camerounais est un peuple frère, non seulement pour le soutien qu'il apporte à Roméo Dika, mais aussi pour toutes les marques de sympathie à mon égard à l'occasion de la célébration des 25 ans de carrière de Roméo.

Sallé John, chanteur camerounais
« Je suis son père en musique »
A l'occasion de la célébration des 25 ans de sa carrière musicale, Roméo Dika reçoit bien le cadeau que tous les Camerounais lui ont donné. Nous, ses grands frères, avons décidé de lui apporter tout le prestige pour que la fête soit belle. On voit bien qu'il en a été content. Personnellement, je suis son père en musique ; je l'ai connu à Abidjan en Côte d'Ivoire alors qu'il avait 17 ans. Pour moi, Roméo est un grand homme, car il a un cœur sans couleur. Il mérite l'honneur que je lui ai donné.
Propos recueillis par A. B.