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Duane Michals, images hantées, Marianne faithfull

Par Petistspavs

Une station de plus dans ce calendrier de l'Avent.
L'image est une série de quatre photos de Duane Michals formant ce que le photographe appelle une narration séquentielle, soit une suite d'images commentées ou non (au stylo sur le tirage, ce qui donne plus de valeur, en photo, à la notion d'original) racontant une histoire.

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Histoire : Le père de Duane Michals, ouvrier à Pittsburgh, aurait promis à son fils qu'il avait écrit à son attention une lettre très personnelle dont celui-ci prendrait connaissance à sa disparition. A la mort de son père, Duane , après avoir cherché en vain la lettre, aurait écrit sur une photo de son père : « Je ne sais toujours pas où il a caché son amour ». En 1974, il écrit sur du papier photo-sensible dépourvue d'image : « Je suis une réflexion photographiant d'autres réflexions à l'intérieur de réflexions. C'est une mélancolique vérité, mais je dois toujours échouer ».

Certains semblent penser que cet événement aurait joué un rôle capital dans son œuvre. C'est possible, sans qu'on le sache vraiment, car on n'est pas dans sa tête.

Duane michals est-il un héritier du surréalisme, ou quelqu'un qui a volé au surréalisme sa substance poétique, irrationnelle, profondément révolutionnaire ?

Double exposition pour complaire à son obsession de la double identité, étirement du temps, culture du non-sens, poésie sans doute en compte chez Cocteau, ironie vacharde ou nostalgie, humour distancié, politesse du désespoir, fascination pour la mort (voir ci-contre) Duane Michals est un créateur passionnant, parfois difficile à saisir peut-être, mais n'est-ce pas le propre d'un créateur d'être logé sous son crâne, en un endroit protecteur dont il est difficile de le déloger pour le faire parler ?

Comment trouver une illustration musicale ?

Comme c'est dimanche, je vous propose un de ces titres qui ont accompagné au suicide des armées gaillardes d'hommes et de femmes à l'équilibre de plomb.

Gloomy sunday, créée en 1933 par le poète hongrois Rezső Seress est également connue comme the 'Hungarian Suicide Song'. Info ou intox, de nombreux jeunes auditeurs auraient mis fin à leurs jours après avoir entendu cette chanson hantée. Selon d'autres sources, ses lyrics seraient inspirées des dernières lettres de suicidés. Toujours est-il qu'elle fut interdite de radio en Hongrie pendant plusieurs années, pour limiter les frais.

Marianne Faithfull, qui est à elle-seule un message d'espoir (être dans sa forme à son âge, prête à se lancer dans une tournée rock après avoir surmonté ce que la vie lui avait préparé, c'est une forme de profession de foi en l'existence) s'est emparée de la "suicide song" il y a peu d'années (après Billie Holiday, qui, elle-même rompue aux audaces vaudou avait brisé le charme vénéneux du titre, dès 1941) pour en faire ceci : comme tout ce que touche Marianne, un objet de désir à l'érotisme discret.

Voici la version de la chanson hantée par la blonde fatale brechto-jaggerienne.


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