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Le retour tant désiré du père ?

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

homme.jpgEt la place de l'homme dans tout ça... Qui s'en soucie ? Qui se préoccupe de l'exercice de la paternité dans nos communautés d'affections et professionnelles ? De nos jours, je remarque que l'on parle beaucoup de la maternité et du positionnement de la femme, c'est très bien. Mais quid des missions que le masculin renferme dans ses entrailles pour l'épanouissement des âmes dont il a la charge ?

Face à la montée en puissance de l'esprit féminin qui porte en lui-même des trésors merveilleux, l'homme peine à trouver sa place dans la société. J'ai été marqué ces derniers temps par les impressions de malaise qui n'ont pas manqué de me traverser au contact de jeunes hommes de mon âge, de pères de famille ou de responsables publics.

Soumission et admiration exagérée devant la "petite copine", rejet du côté paternel au profit de la culture d'un penchant maternel supplétif, incapacité des hommes politiques à se démarquer du protocole compassionnel que la société des bisounours impose.

Ce manque d'affirmation de l'homme me paraît inquiétant pour le bon fonctionnement de notre société. Certes, je considère qu'il n'est pas interdit (sic) à une civilisation de faire évoluer son modèle d'équilibre mais à condition de ne pas faire table rase d'un système traditionnel qui avait ses mérites : donner un cadre et des repères.

Dans un sens, l'époque que nous vivons revêt quelque chose de passionnant : les repères ont sauté, tout peut bouger, des visionnaires et des "apôtres" peuvent mettre en place de nouvelles logiques portant les germes d'une civilisation de l'amour.

Dans un autre, l'esprit du temps érige dangereusement l'égalitarisme et le relativisme tout en haut de l'échelle des valeurs. L'homme et la femme ? La même chose. A ceci près que la pérennité de l'espèce demande encore la rencontre charnelle entre le féminin et le masculin. Les cultures ? Toutes à égalité devant le jugement des hommes.

Tout se vaut. C'est la nouvelle maxime.

Dernièrement, je suis allé voir le film de Guillaume Canet, "les petits mouchoirs". Une caisse de résonance bien campé qui rend compte du malaise qu'une communauté peut ressentir lorsqu'elle est orpheline d'un père. En l'absence de repères établis un groupe d'hommes et de femmes peut sombrer dans l'abîme de l'individualisme, de la jalousie, de l'hypocrisie, et parfois même de la haine.

Au bord du précipice à la fin de leurs vacances, le groupe d'amis est suspendu aux lèvres d'un homme-menhir aux cheveux gris, d'un gars d'la mer au caractère bien trempé. Sa parole est un souffle de vérité. Une vérité qui brûle mais qui libère.

La dernière image du film parle d'elle-même : le prophète s'est transformé en rocher. Les amis le prennent alors comme point de repère et se rassemblent autour de lui. En posant chacun une main sur les larges épaules de ce père ils choisissent en quelque sorte de consacrer leur communauté à celui qui incarne à leurs yeux la paternité qu'ils cherchaient.


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